Peggy Nille, marraine des Mots en Scène

Après 3 ans passés aux Beaux-Arts de Paris et 6 ans à travailler comme graphiste au sein d'agences de communication, Peggy Nille se lance dans l'illustration jeunesse. Nous sommes en 2005, et un avenir foisonnant s'ouvre devant elle : ses dessins, denses, et mettant en scène une vision très onirique de la nature, vont dès lors venir illustrer une centaine de livres, puis des jouets et loisirs créatifs. Alors qu'elle crée désormais ses propres livres (textes et images), elle sera cette année marraine des Mots en Scène de la Fête du Livre de Saint-Etienne.


Vos illustrations sont foisonnantes, grouillantes et vivement colorées. Il est dit que vous êtes fortement inspirée par vos voyages, est-ce une manière pour vous de raconter tout ce que vous avez vu, entendu, ressenti durant vos différents séjours ?

J'ai essentiellement voyagé lorsque j'étais étudiante. Je fête mes 50 ans cette année et je pense que mes voyages ont impulsé mon goût pour la couleur, mais ils sont bien loin derrière moi, donc, je dirais non… J'aime le foisonnement et je me considère comme une artiste-artisane, comme une brodeuse qui aime à faire un bel ouvrage, avec lequel les lecteurs en auraient pour leur argent, et auraient envie d'y revenir. Je passe énormément de temps à les concevoir et le lecteur passe du temps à les regarder. Cela va à l'encontre de l'idée de la fast consommation à laquelle nous sommes addicts... De beaux livres, bien faits, pour les garder longtemps… Je les conçois en essayant de faire beau, et je pense tout autant aux adultes qu'aux enfants qui vont les regarder. La nature, les animaux sont mon thème majeur : on regarde ainsi un livre qui parle de nature, pour voir mieux la vraie nature.

Vous avez illustré plusieurs livres interactifs à destination de la jeunesse. A une époque où (dit-on), les jeunes gens liraient moins que par le passé, croyez-vous à la possibilité que cette valeur ajoutée aux livres « traditionnels » puisse-t-être une solution pour initier ces jeunes gens à la lecture, et leur redonner le goût et le plaisir d'avoir un livre entre les mains ? 

Mon idée de livre-jeu vient du constat que, lorsque mes enfants étaient petits, les tablettes prenaient beaucoup trop le dessus sur les livres. C'était effectivement un moyen de rivaliser, en apportant du ludique mais du ludique intelligent : c'est-à-dire, en faisant en sorte que les enfants apprennent à regarder. Beaucoup d'orthophonistes m'ont dit lors de dédicaces qu'elles travaillaient avec mes livres pour gérer l'attention, nommer les choses... J'ai compris alors que mes livres-jeu avaient des vertus pédagogiques dont je n'avais pas conscience. 

Vous serez cette année marraine des Mots en Scène à l'occasion de la Fête du Livre. Un commentaire sur ce rôle ?

J'ai déjà été invitée au salon de Saint-Etienne, et j'en ai des souvenirs marquants, notamment dans des classes en zone d'éducation prioritaire. Je suis donc touchée, d'être marraine cette année. 

 


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