Profitant d'une pause sur un chantier, une conteuse s'inspire des suggestions faites par ses collègues pour composer trois récits : le premier suit la conquête pacifique de l'Égypte par un jeune amoureux ; le deuxième la chute d'un tyran médiéval et le dernier les subterfuges gastronomiques imaginés par un prince oriental pour se rapprocher d'une princesse…
Cette nouvelle collection renoue avec ce qui a toujours constitué l'originalité — et la beauté — du travail de Michel Ocelot : la mise en lumière comme en ombres du conte, introduit par celui ou celle qui lui donne vie. Souvent plus à l'aise dans les formats courts — n'évoquons pas Dilili à Paris — qui lui permettent de surcroît de multiplier les décors, époques et ambiances, le cinéaste tisse d'envoûtantes paraboles aux résonances philosophiques contre la violence ou l'absolutisme patriarcal. Mais surtout, il atteint ici une grâce dans l'usage des couleurs, des transparences et des lumières sans renoncer à sa “patte“, quelque part entre le design plat et une stylisation égyptienne richement ornementée. Ce serait dommage de ne réserver ces trésors qu'aux jeunes publics.
De Michel Ocelot (Fr., 1h23) animation avec les voix de Oscar Lesage, Claire de La Rüe du Can, Aïssa Maïga… En salle le 19 octobre