L'Axolotl, une taqueria à deux pas de la fac

Entrée en cuisine pour écrire sur les chefs plus que pour les imiter, Anaïs a quand même réussi l'exploit d'obtenir son CAP, avant de retrouver son clavier de journaliste avec beaucoup plus de sûreté. Car c'est en salle qu'elle aime admirer le ballet des plats et raconter l'émotion qu'ils provoquent. Ici pas de critique négative, elle ne chronique que ce qu'elle a aimé. Aujourd'hui, rendez-vous au restaurant L'Axolotl, pour une immersion dans la gastronomie mexicaine, tout près du campus Tréfilerie.


L'enseigne du Gros Roger y est encore, mais ne vous fiez pas aux apparences, et zieutez plutôt la guirlande verte et rouge qui joue avec le vent au-dessus de la porte. Depuis un an, à l'angle des rues Désiré-Claude et Denis-Papin, c'est désormais L'Axolotl, un restaurant tenu par des Mexicains, qui accueille. 

4 tacos pour 10 balles

Tout de suite, on aime le petit lexique derrière le comptoir qui nous aide à y voir plus clair sur le menu. Notamment au sujet des viandes : carnitas pour le fameux porc confit effiloché ; le chorizo mexicain, porc haché et mariné dans une sauce aux épices avec des piments séchés ; le res, boeuf cuit lentement à la vapeur, et la salsa verde, condiment issu d'un mélange de tomatilles (des petites tomates bien vertes), ail, coriandre et piment vert.

On sait déjà ce que l'on va prendre pour composer nos tacos. La quatrième tortilla de maïs de la formule (10 euros) renferme du porc mariné dans une sauce roucou, issus de graines rouges qui donnent un parfum poivré et muscadé, des piments mexicains séchés et des aromates.

Voilà pour le plat de résistance qu'on aurait aussi pu accompagner d'un Pacífico (4, 50 euros les 35.5 cl), pour découvrir l'art des brasseurs de Mazatlán, où est produite cette bière blonde pilsner, dans l'État de Sinaloa, au bord de l'océan Pacifique.

Le bouillon de poulet qui requinque

Mais, trop alléchée par la (dense) carte de cette taqueria stéphanoise, on ne résiste pas à débuter par un bol de consome de pollo (4 euros), un bouillon bien aromatique où l'effiloché de blanc de poulet baigne avec des morceaux de carottes et navets taillés à la paysanne, et d'autres herbes délicieuses. C'est simple mais ça requinque. Et c'est surtout suffisant pour une petite faim. 

Au fil de notre dégustation, notre regard est happé par les murs. Côté cour - si l'on considère la cuisine semi-ouverte comme une scène - une peinture onirique met à l'honneur le folklore mexicain : une Maria du nom de ces poupées de chiffon, une calavera emblématique du Jour des morts et le Quetzalcóatl, dieu serpent à plumes de l'époque toltèque. Côté jardin, on fait un véritable saut dans l'espace-temps avec des photos emblématiques de stars et autres personnalités contemporaines d'Amérique centrale et latine, du guitariste Santana à Rodolfo Neri Vela, le premier astronaute mexicain.

Le gâteau aux trois laits pour les becs sucrés

Là, dans le coin vers la fenêtre, quelques mots racontent la légende de l'axolotl, une espèce protégée d'amphibien vénérée par les Aztèques et qu'on ne trouve aujourd'hui que dans quelques lacs du pays de Frida Kahlo.

De quoi s'imprégner un peu plus de la culture des deux fondateurs des lieux. Pour le dessert, nos faveurs vont à un pastel de tres leches (4, 50 euros), un gâteau à la mie humide recouvert de chantilly maison et saupoudré de cannelle. C'est fondant et réconfortant, avec un expresso bien dosé (1, 20 euros). Qué rico !

L'Axolotl, restaurant mexican, 39 Rue Désiré Claude, 42100 Saint-Étienne. https://www.facebook.com/axolotlrestau/

 

 


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