Philippe Favier de retour à la maison


Le plasticien Philippe Favier présente un foisonnant ensemble d'œuvres inédites, toutes produites entre 2021 et aujourd'hui. Au fil des grandes salles blanches et des petites salles bleues, le visiteur déambule parmi plusieurs séries qui, bien que formellement différentes, se côtoient sans se télescoper. Commençons par exemple la visite avec les Tyroliennes, tableaux-scénettes où des chalets de montagne se retrouvent noyés au coeur de décors méticuleusement surchargés, mini-mondes récréatifs et fantasmagoriques que l'on pourrait rapprocher de l'univers décalé du réalisateur américain Wes Anderson. On retrouve partout moult références à d'anciennes marques de produits issues de l'artisanat ou de l'industrie, codes chiffrés, annotations techniques et légendes évasives. Plus apaisée, la série Swash Zone est constituée de tiroirs détournés et autres boîtes, qui donnent à voir sur fond noir des formes fluides intensément colorées, évoquant tâches, coulures, projections ou éclaboussures. Les Clapiers forment un alignement de onze casiers métallurgiques recouverts d'illustrations désuètes, entre la carte postale, la croûte et le canevas de grand-mère, dégageant au final une atmosphère délicieusement kitch. Terminons par cette étonnante collection d'assiettes percées et ornées de crânes (série Encéphalocrates plats), laquelle prouve une fois encore l'insatiable besoin de renouvellement qui traverse Philippe Favier, un artiste dont le sens de l'humour pointe souvent là où on l'attend pas.

Philippe Favier, Swash Zone, jusqu'au 13 juillet, galerie Ceysson & Bénétière à Saint-Étienne

 


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