Miaou

La Rue des Artistes et ses chats colorés ont réinvesti Saint-Chamond pour une 26e édition, ouverte dans une belle harmonie ce vendredi soir.


20 heures, ce vendredi, aux abords du parc Nelson Mandela à Saint-Chamond. Après un tremplin et un concert intimiste de Babylon Circus la veille, le festival La Rue des Artistes lève officiellement le rideau sur sa 26e édition. L'accès au site est fluide, les spectateurs arrivent, décontract', par petits paquets. Dans le parc, il est encore temps de chiller, assis ou couché dans l'herbe, et de profiter de la fin du jour ensoleillée.

Certains patientent tranquillement devant la caravane à Miaou pour changer quelques euros contre la monnaie emblématique du festival. Alors que vient l'heure des discours officiels, il est d'ailleurs temps de se presser pour passer au bar récupérer une bière, un petit jus ou un cornet de frites -faîtes maison, ça croustille sous la dent.

Sacré

20h45 : on y est. Ses musiciens montent sur scène et donnent le tempo, tandis qu'elle réajuste une dernière fois sa robe en coulisses, avant d'attraper sa guitare et de grimper à son tour. Devant les crashs barrières, on s'est agglutiné et on sort les smartphones pour capturer les premières notes de cette reine de la world, qui depuis sa plus tendre enfance chante ses douleurs, ses peines et ses combats pour parvenir à survivre.

Fatoumata Diawara ©Niko Rodamel
Fatoumata Diawara ©Niko Rodamel

 

Devant le micro, Fatoumata Diawara s'apprête à hypnotiser le public qui rapidement se laisse aller, bras tantôt levés, tantôt balancés de part et d'autre du corps. On la dit ensorceleuse, elle se dit « sorcière blanche », bienfaisante… Sans doute, une si remarquable capacité à fédérer autour de discours militants et de bienveillance à l'égard de l'ailleurs, a-t-elle aujourd'hui à nos yeux quelque chose de magique, tant nos quotidiens en sont dépourvus. Reste que le talent de l'artiste et des musiciens qui l'accompagnent est bien réel. Ensemble et ancrés dans le sol, ils transportent peu à peu Saint-Chamond à la croisée des chemins entre rythmiques traditionnelles africaines, rock, blues, soul, et pop anglaise. Un savoureux métissage de sonorités, enrobées d'une voix chaude et portées par une puissante prestation scénique, qui rappellent le temps d'un instant que le mélange est toujours teinté de joie pourvu qu'on sache l'accueillir. Rien de « magique », non… Tout du sacré.

Voyages multiples

Au clap de fin, c'est à la petite scène du kiosque de s'allumer, et au Projet Schinéar de guider les spectateurs jusqu'à eux. Tandis que chacun se fraye un passage, ci, pour trouver une petite place où s'asseoir, là, pour trouver une grande place où danser, le quatuor embarque pour un fabuleux voyage en tout instrumental… Destination bouts du monde, des Balkans à l'Asie, en passant par l'Orient. Non, pas besoin de ceintures : ici, l'excursion se fera en douceur, ne reste qu'à fermer les yeux et à se laisser conduire…

Avant le réveil en fanfare, pour le dernier set de la soirée. Sur la grande scène de nouveau, L'Amuzgueule vient tranquillement taquiner du pied tous ceux qui ont décidé de rester. Electroswing, c'est quoi, en fait ? Eh bien… C'est ça : du swing comme on en faisait avant, sautillements et pied jeté ; mais coloré de rythmiques electro comme on en fait maintenant, en avant les basses et go la récré. Costumes flamboyants, mise en scène bien barrée, ça sent la déjante, ça flirte avec le disco, ça flirte avec la techno, ça flirte tellement que finalement ça batifole façon match parfait…

Alors, on revient demain ? Miaoui !

La Rue des Artistes, samedi 17 et dimache 18 juin à Saint-Chamond

 


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