Le Rhino pointe le bout de sa corne

Difficile de penser à l'été qui nous attend un jour de pluie ? Projetons-nous à la rentrée ! Pour sa 45e édition, le Rhino Jazz(s) pointe sa corne en direction d'un parcours musical audacieux et comme toujours super-quali.


23 jours, 41 concerts, 29 villes… Une formule proche du magique qui chaque année fédère des centaines de spectateurs, afficionados du jazz dans tout ce qu'il peut avoir de plus traditionnel, ou mélomanes curieux des jazz(s) dans ce qu'ils incorporent de nouveaux styles et de nouvelles sonorités.  

À l'affiche cette année, outre Ibrahim Maalouf, dont on ne doute pas qu'il fera rapidement salle comble à Saint-Chamond, de très nombreux autres talents qui fouleront les différentes scènes du festival. Sans égrainer toute la programmation, notons déjà quatre de nos coups de cœur, histoire de se mettre un peu l'eau à la bouche.

En entame, direction la Maison de la Culture de Firminy pour une entrée en matière vertigineuse : le 3 octobre, le site accueillera l'artiste franco-arménien déjà adoubé des connaisseurs, Yessaï Karapetian. Après plusieurs compagnonnages, le pianiste et compositeur a récemment sorti un premier projet solo, dans lequel s'enchaînent 9 morceaux virtuoses à prendre comme une œuvre. Issu d'un parcours musical tout ce qu'il y a de plus académique – conservatoire-conservatoire -, le jeune homme a su puiser au fond de lui et de sa double culture pour amener profondeur, relief, et liberté immense à sa musique. À découvrir absolument.

OVNI

Le lendemain, il faudra prendre la route de Sorbiers, pour assister à l'Échappé à un live super bonnes vibes de Toto St. Artiste autodidacte angolais, prophète en son pays et plébiscité ailleurs, cet ovni du groove prend appui sur sa guitare pour emmener ses titres du R n'B à la funk, en passant par l'afro jazz et le kilapanga angolais… Le tout, bercé de sa voix tendre et sensuelle…

Changement d'ambiance la semaine suivante, avec une odeur de pub londonien et de grande pinte de blonde qui se renverse sur les côtés du verre. Les cuivres sonnent un peu à la Madness, les tignasses ébouriffées et l'énergie explosive rappellent complètement les Clash… Évidemment, on doit tout ça à des British, que les scènes d'Europe s'arrachent depuis déjà quelques années. Véritable phénomène de scène, Tankus the Henge mêle sa base rock'n roll à la funk, au gipsy jazz et aux sonorités made in La Nouvelle-Orléans. Ca va sautiller, à n'en pas douter.

Esprit retro pour terminer, avec une pépite française du rhythm'n'blues [cocorico]. Bordelais aux influences multiples, Alexis Evans est tombé très jeune dans la marmite, qui bout désormais à plein régime : après avoir longtemps été présenté comme « l'enfant prodige » élevé au bon grain des Marvin Gaye, David Bowie et autre Sam Cooke, l'artiste a depuis largement confirmé grâce à trois albums soul qui font le plus grand bien à nos oreilles. Rendez-vous pour un bon moment de musique, version moustache crayon et polos à petits carreaux. So fifties !

Rhino Jazz(s), du 1er au 23 octobre dans différents lieux du département. Ibrahim Maalouf, le 19 octobre à Saint-Chamond ; Yessaï Karapetian, le 3 octobre à Firminy ; Toto St, le 4 octobre à Sorbiers ; Tankus the Henge, le 20 octobre à Unieux ; Alexis Evans, le 12 octobre à Saint-Just-Saint-Rambert

 

 


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Une pluie de vinyles sur Sainté