« Pour la culture, pour la ville, Le Clapier devait rester ouvert »

Parce qu'il s'agit d'un lieu culturel qui ne devait pas disparaitre, parce qu'ils le connaissent déjà bien, et parce qu'ils portent en eux l'envie de diffuser largement art, musique, joie, fête et bienveillance, trois membres de l'association stéphanoise T2O réunis au sein d'une nouvelle structure se lancent aujourd'hui dans la reprise du Clapier. Interview de Mathilde, Quentin et Paul, à moins de trois semaines du lancement de cette nouvelle aventure.


C'est officiel depuis l'été : vous allez donc reprendre la salle du Clapier. Comment les choses se sont-elles faites ?

Yoann Fournier, le propriétaire-bailleur, nous l'avait déjà proposé en 2019. À l'époque, nous n'avions pas forcément les épaules pour… Le Covid est passé par là, il était plus sage pour nous de passer notre tour. En février dernier, Yoann nous a de nouveau sollicités, en envisageant une reprise en septembre 2023. Nous avons commencé à réfléchir, et les dramatiques incidents survenus au Clapier à la fin du mois de mars ont un peu précipité notre réflexion, et enclenché la machine.

Et pourquoi avez-vous dit oui cette fois-ci, du coup ?

Parce que nous ne voulions pas voir ce lieu disparaitre, avant tout. C'était soit ça, soit le lieu était vendu pour une activité tout à fait différente, une offre était déjà sur la table. Alors, pour la culture, pour la ville, et également parce qu'aujourd'hui, ce projet-là colle à nos ambitions personnelles.

On vous présente comme faisant partie de T2O, mais ce n'est pas T2O qui va gérer ce lieu…

Non, en effet. Nous avons créé une nouvelle association, Train de Nuit, de façon à bien séparer les choses : T2O n'a pas vocation à gérer une salle, et son modèle économique ne colle pas à ce type d'activité. T2O louera ainsi le Clapier pour y organiser des soirées. Le Conseil d'Administration de Train de Nuit se réunira plusieurs fois par an, pour assurer une gouvernance collégiale, et notamment contrôler que tout soit fait dans les règles.

Vous avez actuellement les mains dans le cambouis, ou plutôt dans la peinture : vous avez dû faire énormément de travaux ici…

Oui, on a récupéré un lieu qui avait besoin d'être assaini. Elec, plomberie… En ce moment, on attaque la partie la plus sympa. On a transformé le bar, agrandi le fumoir, on a attaqué la déco [Spoiler : au Clapier, bien des choses vont prendre racine, au propre comme au figuré… NDLR]. Le lieu était fonctionnel, mais les travaux, dont le coût est supporté par nous-mêmes et par le bailleur, étaient nécessaires. Nous travaillons à rendre Le Clapier accueillant, confortable, et safe, même si l'on sait qu'un lieu safe à 100% n'existe pas.

Justement, en avril dernier, le Clapier a dû fermer ses portes à la suite de tragiques événements ayant couté la vie à une cliente du lieu. En tant que nouveaux gérants, vous avez donc une responsabilité très forte vis-à-vis du public qui franchira les portes. Qu'allez-vous entreprendre afin de limiter les risques pour la sécurité du public, même si, en effet, le risque zéro n'existe pas ?

C'est un sujet que l'on a mis sur la table dès notre première réunion. Le Clapier doit être un lieu qui soit le plus safe possible, et nous voulons faire de la prévention des violences sexistes et sexuelles (VHSS NDLR) et de la réduction des risques (RDR) l'un de nos axes de travail prioritaire. Notre équipe prévention sera étoffée, nous allons nous faire aider de l'association Giddy'Up, nous allons pouvoir imposer une équipe de sécurité… Et puis… Nous serons extrêmement attentifs, nous garderons les yeux ouverts sur ce qui se passe dans la salle, mais également entre les membres de l'équipe. Et nous serons également intransigeants. On pense aussi que cela passera par le lieu. Il sera respectable, il sera propre, nous animerons nos soirées avec bienveillance, et nous voulons croire que le bon amène le bon.

Parlons un peu de ce qui va se passer ici artistiquement…

Des concerts, des soirées… De l'electro bien sûr, surtout au démarrage, mais dès la fin de l'année, la programmation sera plus éclectique, avec du punk-rock, des musiques actuelles… Mais en gardant la vibe underground. Le Clapier sera ouvert les week-ends bien sûr, mais certaines soirées ou concerts pourront avoir lieu en semaine également.

Le Clapier, réouverture le week-end du 15 et du 16 septembre, avec des concerts extérieurs et les premières soirées en intérieur. Programmation détaillée des prochaines semaines à retrouver dans notre agenda, ou sur les réseaux sociaux du Clapier.


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