Croiser les bons chemins

Nouvelle saison, nouveau directeur des affaires culturelles, futur nouveau théâtre : la culture à Montbrison, ou le changement dans la continuité.


Lui avait envie d'un nouveau challenge. Elle, cherchait un nouveau directeur capable de porter un projet d'envergure. Une candidature et une prise de fonction plus tard, l'on est peut-être en présence d'un match parfait.

Durant pas moins de 20 ans, Mohamed Nait'l Khadir a assumé avec brio la responsabilité du service action culturelle du Chambon-Feugerolles. Élaborer une saison culturelle, et fédérer les populations de l'Ondaine issues d'horizons divers autour de propositions artistiques variées… Mettre en œuvre -concrètement- ce que l'on appelle la culture pour tous, en trouvant les bons canaux et les bons langages pour qu'in fine, chacun ou chacune puisse décider de passer la porte d'une salle de spectacle sans crainte, sans se dire que ce n'est pas pour lui, et en ressorte après avoir ressenti des émotions intenses et pris du plaisir… Faire du spectacle vivant un formidable outil de cohésion.  Des idées qui, mises en œuvre de la sorte durant toutes ces années, ont convaincu la Ville de Montbrison de faire de lui son directeur des affaires culturelles, et par la même, le directeur du théâtre des Pénitents, actuellement en rénovation.

« Le territoire Loire Forez m'a toujours attiré, explique Mohamed, un peu plus de deux mois après sa prise de fonctions. Et puis, travailler à la remise en route d'un théâtre est un projet vraiment enthousiasmant ». Une réouverture prévue pour la saison 25-26, après deux années de travaux et de programmation hors-les-murs, que le directeur entend mettre à profit pour -déjà- capter de nouveaux publics : « Nous sommes installés sur un bassin de vie de 100 000 habitants. Parmi eux, des gens ne se retrouvent pas dans la programmation, quoi que sa qualité ne doive pas être remise en question. L'idée ne sera pas de marquer une rupture avec ce qu'il s'est fait jusqu'ici, mais d'assurer une transition, en continuant à croiser les disciplines, mais en s'ouvrant à d'autres registres. Rap, electro, humour, danse… L'idée est de tendre vers une programmation encore plus populaire, pour être vecteur d'une culture rassembleuse. »

Amoureux du théâtre contemporain, Mohamed sait, combien le genre peut être un formidable outil au service de la rencontre avec l'altérité, de la construction de la pensée, et in fine du vivre ensemble. « Le théâtre, lorsqu'il résonne avec l'actualité, apporte bien souvent des clés de lecture aux gens. Sur notre territoire, sans doute, allons-nous pouvoir aborder la question de la ruralité, ou celle de la banlieue par ce prisme, de manière très ouverte. Mais la saison culturelle conservera son aspect pluridisciplinaire, les Poly'sons resteront l'un des gros temps forts de la saison, et notre soutien aux compagnies et groupes du territoire se poursuivra avec la même vigueur ». Ancrage territorial, vertu universelle…


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