"La Permission" : Hors jeu

La Permission
De Soheil Beiraghi (Iran, 1h28) avec Baran Kosari, Amir Jadidi...

de Soheil Beiraghi (Irn., 1h28) avec Baran Kosari, Amir Jadidi, Sahar Dowlatshahi…

Capitaine de l’équipe féminine iranienne de futsal, Afrooz doit disputer une compétition internationale en Malaisie lorsqu’elle découvre que son époux a révoqué son autorisation de sortie du territoire. Entre stupeur et colère, elle lutte quasi seule pour changer les choses…

Voici un film étrangement en phase avec l’actualité. Bref rappel : le 10 novembre dernier à Téhéran, pour la première fois depuis 1979, des femmes ont eu la possibilité d’assister à un match de football dans un stade largement occupé par des hommes, à l’occasion de la finale de la Ligue des champions asiatique. Un spectaculaire contraste avec l’histoire d’Afrooz, qui se déroulait “en vrai“ quelques mois plus tôt.

Comme souvent dans le cinéma iranien contemporain — dont on ne cesse de signaler l’audace politique autant que formelle — la construction est dialectique : face à une problème administratif ou une énigme, la complexité des faits se déploie progressivement, révélant de nombreuses ramifications au fil d’un dialogue incisif, mais jamais pesant. Nul manichéisme dans le traitement des personnages : chacun·e recèle ici comme partout ailleurs sa teinte de gris, plus ou moins sombre. Certes, c’est le cadre légal iranien qui donne à la fin d’une relation amoureuse des disproportions grotesques quand l’omnipotent mari éconduit use de basses rétorsions sur son épouse. Ignorant cette épée de Damoclès et menant une existence (très) indépendante, Afrooz n’a pas non plus anticipé ce coup de Trafalgar — son seul tort dans ce système machiste vicié.

Un système absurde qui montre comment la jalousie capricieuse et égoïste d’un individu peut, au nom de la foi (⸮) et des règles en usage dans une nation, nuire aux intérêts de cette dernière. Quand le sport vient au secours de la démocratie et de l’émancipation féminine…

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