"Exit" : Toute entrée est définitive

De Rasmus Kloster Bro (Dan., 1h24) avec Christine Sønderris, Kresimir Mikic, Samson Semere…

Rie effectue un reportage dans les profondeurs du chantier de métro de Copenhague, où s’active une foule cosmopolite. Un grave incident survient la bloquant dans un sas de décompression avec deux ouvriers. Sous terre, sans air… Qui s’en sortira, et à quel prix ?

Claustrophobes qui entrez dans une salle obscure pour voir ce film, abandonnez tout espoir — ou faites demi-tour séance tenante, car Exit n’est pas fait pour vous ! Oppressant dès les premières images de descente dans les entrailles de la terre, malaisant également dans ce qu’il nous montre de ces chantiers invisibles pour la surface, où s’activent des ouvriers venus du monde entier. Non pour construire le “magnifique ouvrage d’art symbole d’union entre les peuples“ que suggère la journaliste avec une emphase extatique, mais pour empocher la prime de risque (en espérant ne pas perdre la vie). Le fait que l’un soit un réfugié ayant survécu à l’épreuve de la traversée de la Méditerranée ajoute une dimension géopolitique intéressante ; malheureusement Rasmus Kloster Bro la greffe assez maladroitement dans son récit, clairement pour meubler par la parole une stase de l’action — dans un registre similaire, l’étonnant Tunnel allait plus loin (et profond) en mêlant suspense et politique.

On ne divulgâche pas grand-chose en regrettant le happy end (annoncé par le titre) franchement de trop ; d’ailleurs, une fin plus dramatique au fond du trou eût été à la fois plus logique et plus symbolique. Elle aurait également permis de souligner l’excellent et cohérent travail sur la lumière passant par un glissement subtil d’un réalisme clinique documentarisant à une abstraction organique du plus bel effet, où les corps s’affrontent en un statuaire mouvant de boue et d’obscurité.

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