Viens voir les Cométiens !

Mise sur orbite / Maison des pratiques amateures, de l'émergence et du spectacle vivant, la Comète ouvrait ses portes le 4 janvier dernier, en lieu et place de l’ancienne Comédie. Véritable pépinière artistique dédiée au théâtre, à la danse et à la musique, ce nouveau haut lieu de la création artistique stéphanoise propose une formule inédite d’espaces partagés entre plusieurs structures.

Installée au 7 avenue Emile Loubet depuis 1970, la Comédie de Saint-Étienne quittait son berceau en 2017 pour rejoindre le quartier créatif Manufacture Cité du design. Lorsque le départ du Centre dramatique national a été décidé en 2011, beaucoup ont craint le pire pour le quartier Tarentaize/Beaubrun, déplorant déjà la concentration de l’offre culturelle loin de l’hyper-centre, là où le Zénith avait déjà été rejoint par le Fil. Mais après trois années de travaux menés par l'équipe Vigier Architecte et Atelier 131 Architecture, le quartier prioritaire de la Politique de la Ville voit naître un tout nouveau lieu à vocation culturelle. Porté par le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau et son adjoint aux Affaires Culturelles Marc Chassaubéné, l’établissement municipal poursuit l’objectif ambitieux de rendre la culture accessible au plus grand nombre. Un nouvel outil, hybride et novateur, qui entend bien dresser des passerelles entre les artistes et faire naître de nouvelles formes de mutualisation au profit de la création.

Visite des lieux

Grouillant mille-feuilles de 5000 m² organisés sur cinq étages (dont 2000 m² réservés aux répétitions et à la formation), la Comète abrite tout d’abord deux salles de spectacle entièrement équipées : l'Usine (120 places) et le Panassa (650 places), ex-théâtre Jean Dasté, qui prendra notamment le relais de la salle Jeanne d’Arc. Cinq salles de répétition sont à la disposition de tout acteur culturel, professionnel ou amateur, stéphanois ou non, à la recherche d'un espace de travail temporaire : 3 studios de 25 à 53 m², une salle d'orchestre de 100 m² dédiée aux pratiques musicales non amplifiées, ainsi qu’une salle de danse de 119 m². La Comète héberge cinq Cométiens permanents : la Fabrique Musicale (école de musique associative), l’École de l'Oralité (laboratoire de partage des cultures), le SOLAR (scène de jazz et restaurant géré par l'association Gaga Jazz), la spécialité Théâtre du Conservatoire Massenet, et enfin l'Espace Info Jeunes de la Ville de Saint-Étienne. Quatre orchestres et chorales amateurs répètent chaque semaine dans le bâtiment : le chœur d’hommes Les Amis réunis, la chorale Bout du monde, le Groupe Vocal Cantabile ou encore l'ensemble symphonique Telemann. Étroitement associées à la Comète, les compagnies professionnelles conventionnées à l'émergence par la Ville bénéficient également de temps de résidence dans ce lieu. Les salles de spectacle et de répétition peuvent être louées par tout acteur culturel désireux d’organiser un événement ou à la recherche d’un lieu d'un espace de travail temporaire.

Ce qu’a coûté le chantier :

  • Investissement total 8, 5 M€
  • Ville de Saint-Étienne 4, 7 M€
  • Région Auvergne-Rhône-Alpes 1, 8 M€
  • Département 1 M€
  • Agence nationale de rénovation urbaine 1 M€

Le système SOLAR

Après 17 années d’existence et plus de 300 concerts programmés, l’association Gaga Jazz pose enfin ses valises dans un lieu qui lui est propre. Nous avons rencontré Alexis Burlot, l’administrateur du SOLAR à qui l’association a confié les rênes du jazz club.

Quel est ton parcours ?

Après une prépa option philo, une licence d’histoire et histoire de l’art, j’ai suivi un Master en sciences de l’information et des bibliothèques avec l’idée de devenir conservateur, avant finalement de me rediriger vers un Master administration et gestion de la musique à l’Université Jean Monnet. C’est à cette occasion que j’ai créé, avec Barbara Ribeiro, le festival des arts de rue Complètement Gaga. J’ai travaillé quelques temps à l’École de l’oralité aux côtés d’Emmanuel Bardon, en tant que chargé de projets et de médiation culturelle, avant d’être embauché par l’association Gaga Jazz pour laquelle je travaille aujourd’hui à temps complet.

Quelle est ta mission au sein du SOLAR ?

En tant qu’administrateur, je dois assurer le pilotage général du navire, assurer la part administrative (gestion financière et budgétaire), le montage et le suivi des dossiers de partenariats, puis, maintenant que l’activité a réellement démarré, je dois aiguiller les relations entre le club, l’association (le président Ludovic Murat, le bureau et les bénévoles), les artistes, la Ville, le Département, la Région et tous les autres partenaires. Un gros chantier est en cours avec la potentielle labellisation DRAC du SOLAR : il s’agit de construire un projet qui colle aux attentes de l’État pour aboutir dans trois ans au label « scène de jazz ». La DRAC conventionnerait alors un réseau comprenant le SOLAR à Saint-Étienne, le Hot Club à Lyon et La Baies des Singes à Clermont-Ferrand. Une telle labellisation garantirait au club un soutien financier conséquent, avec un budget garanti sur plusieurs années. En contrepartie, cela représentera beaucoup d’exigences car le cahier des charges est important, notamment pour ce qui est des actions culturelles.

La programmation va peu à peu monter en puissance, mais forcément en jauge réduite pour l’instant.

Comment les premiers pas du club se passent-ils ?

Nous avons bien évidemment dû annuler tous les concerts prévus entre mars et décembre 2020, une période creuse qui nous a laissé le temps de boucler l’installation du lieu avec notamment l’aménagement du bureau et des loges sur le balcon privatisé, les achats de meubles et de fournitures, la recherche de fonds et l'affinage du fonctionnement global du club. Pas mal de groupes sont tout de même venus travailler sur la scène pour des répétitions, des résidences de plusieurs jours, des captations… Le label Gaga Jazz Music a également produit un cinquième album avec Red Hot and Blue Cole, enregistré par le Trinkle Jazz Ensemble. Le 30 avril, nous fêtions le JAZZ DAY avec un concert du trio de Zaza Desiderio diffusé en livestream, puis, le 22 mai, nous ouvrions enfin les portes du club au public avec le tromboniste Daniel Zimmermann qui a donné deux sets, à 17h30 puis à 19h30. La programmation va peu à peu monter en puissance, mais forcément en jauge réduite pour l’instant. Nous sommes notamment en train de reprogrammer la venue de deux grands musiciens qui ont accepté de parrainer le SOLAR : la batteuse Anne Pacéo et le pianiste Laurent de Wilde.


Le restaurant :
Le chef-cuisinier Benjamin Gagnaire ouvre les portes du Solar tous les midis du lundi au vendredi (un seul service entre 12h et 14h). Chaque jour sont proposés deux menus entièrement réalisés sur place à partir de produits locaux et de saison, majoritairement issus d’une agriculture bio et raisonnée, avec une attention toute particulière portée sur la réduction des déchets. De 10 à 17 euros selon la formule, menu 100 % végétarien ou un menu viande/poisson. Sur place en terrasse, à emporter ou en livraison dans des boîtes consignées. Réservations au 0981856878.

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