AK47 : «Les jeunes ont une vision décloisonnée de la musique»

AK 47 + Losless + Neo Lil'Gach + Dunsha + Sun Factory + artistes IOD/OBI/KFK/Bassleaks

Place Carnot

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Mouvement musical de grande ampleur mais souvent mis de côté en France, le hardcore (frange la plus dure des musiques électroniques) reprend des couleurs depuis quelques années dans l'Hexagone. Plusieurs artistes y sont pour beaucoup dans ce renouveau, comme AK47, dj activiste depuis 1993 et président de l'association parisienne Technopol (organisatrice de la Techno Parade) depuis 2010. Rencontre avec un Dj particulièrement dynamique sur et en-dehors de scène, qui se produira pour la deuxième fois dans la Loire ce mois-ci. Propos recueillis par Nicolas Bros.

Comment se porte la scène hardcore en France ?
Le hardcore est une musique qui a sa place dans le paysage musical international. C'est un style de musique à part entière avec de gros événements organisés notamment aux Pays-Bas. En France, c'est une scène qui a évolué au cours des années. Elle a connu de beaux jours entre 1999 et 2005 avec notamment l'émergence de maisons de disques telles Epileptik ou Audiogenic. Il y a eu un creux entre 2005 et 2010 et depuis on peut voir que ça reprend même si la France connaît un retard par rapport à d'autres pays. L'image n'est pas toujours très bonne malheureusement et les soirées hardcore ne sont pas toujours bien vues.

Aujourd'hui, avez-vous plus de dates fixées à l'étranger qu'en France ?
Je ne fais pas que des mixes hardcore mais sur ce style, j'ai plus de dates en France qu'à l'étranger aujourd'hui. Entre 2005 et 2010, je jouais plus souvent en Belgique, Hollande, Suisse, Angleterre, ... Depuis 2010, je m'aperçois qu'il y a de plus en plus de jeunes qui se structurent, organisent des soirées. C'est un bon signe. Surtout que ces soirées sont en général "multigenres", c'est-à-dire que le hardcore cotoit d'autres musiques électroniques, ce qui n'était pas le cas auparavant. Le hardcore était le style qui faisait un peu peur à tout le monde. Dans les festivals, on voit la cohabitation d'une scène techno, trance, hardcore, ... Les jeunes ont une vision décloisonnée de la musique. Il n'y a plus seulement des passionnés qui viennent dans les soirées hardcore mais aussi de nombreuses personnes désireuses de faire la fête. Autre chose importante, la programmation des festivals électros en France est beaucoup plus pointue qu'ailleurs. On ne programme pas d'EDM (ndlr : Electronic Dance Music, style plus "commercial" avec des représentants tels que Tiestö ou Guetta), du coup l'oreille du public est plus affûtée.

En tant que président de Technopol, vous avez une vision globale de la santé des événements de musiques électroniques en France. Est-il plus facile aujourd'hui d'organiser ce type de soirée qu'auparavant ?
Oui et non. La politique culturelle est finalement très locale. La décision finale de toute tenue d'événement revient au maire. Nous avons vu tout un tas de festivals annulés l'été dernier ou priés de se tenir ailleurs. L'exemple le plus frappant fut I Love Techno à Montpellier, qui a été annulé au dernier moment. Quant à Hadra Trance Festival délogé de Lans-en-Vercors en Isère, il faut savoir que le maire actuel, qui ne souhaite plus voir ce festival sur sa commune, a quand même été bénévole pour le festival Boréalis dans les années 90... En France, l'ouverture reste quand même encore difficile.

Que proposerez-vous lors de votre venue à Saint-Étienne ?
Je passe après un Dj Drum'n'Bass et vu l'heure avancée à laquelle je vais jouer, je pense que ce sera un set entre crossbreed et hardcore un peu plus soutenu. On devrait se situer entre 175 et 190 BPM (ndlr : battements par minute). Ce sera ma deuxième venue dans la Loire. Je ne connaîs pas très bien Saint-Étienne mais je suis très impatient de découvrir le public stéphanois et sa réaction à la musique.

Forty Two Hertz Festival : AK 47 + Losless + Neo Lil’Gach +..., samedi 25 avril dès 20h, vers la Place Carnot

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