Max "good vibes" Romeo

Thomas Pitiot chante Pierre Vassiliu + Max Roméo

Jardin des Plantes (Parc Nelson Mandela)

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Il avait dû être remplacé en dernière minute l’an passé pour un trop bête refus de visa, le chanteur jamaïcain Max Romeo sera sur la scène de la Rue Des Artistes, le 18 juin à Saint-Chamond. Rencontre avec un des plus attachants vétérans du reggae, toujours fringant à soixante-douze ans, auteur de tubes imparables comme War Ina Babylon et One Step Forward.

Vous jouez régulièrement en Europe et vous êtes actuellement en tournée française. Appréciez-vous la France ?
Oh oui, j’aime bien venir jouer en France. Les Français sont ceux qui en Europe ont été les premiers à réellement me suivre. J’aime la France, la Suisse aussi… J’aime les Alpes, c’est beau ! (Rires) Il y a en ici une bonne vibration, je suis amoureux de l’Europe en général.

à lire aussi : Les papys fringants du reggae

Quelles musiques ont bercé votre enfance jamaïquaine ?
J’écoutais surtout le rhythm and blues qui arrivait des USA. Fats Domino et Elvis Presley par exemple étaient très populaires sur l’île. Et puis il a eu la déferlante rock'n roll. J’ai alors beaucoup écouté les Rolling Stones.

D’où votre nom de scène vient-il ? Vos acolytes se choisissent généralement des pseudonymes puisant dans le dictionnaire rastafari ou faisant directement référence à Dieu…
Maxwell Livingston Smith, c’était peut-être un peu long, non ? (Rires) On m’a appelé Max Romeo suite à une histoire avec fille que j’ai draguée pendant toute une journée. Beaucoup de gens m’ont toujours vu comme un grand romantique, ce qui est en partie vrai. Dans le passé, j’ai écrit beaucoup de chansons d’amour. Je suis maintenant davantage inspiré par le versant rock du reggae roots. Si je ne sortais que des chansons d’amour, je prendrais le risque de lasser les gens. D’autre part, les soucis que m’ont valus une chanson comme Wet dream m’ont aussi fait comprendre que malheureusement tout ne peut pas passer à la radio ! (Rires) J’écris donc aussi sur d’autres thèmes qui me tiennent à cœur comme les droits civiques, la liberté, la paix ou la religion.

La religion tient-elle une place importante dans votre vie ?
Vous savez, j’ai bien failli être pasteur ! Jusqu’à l’adolescence j’ai été élevé dans le protestantisme par des parents profondément évangélistes. Mais ayant fui ma famille, je me suis retrouvé à la rue à l'âge de quatorze ans. Trouver un moyen de gagner ma vie est devenu urgent, j'ai donc vite choisi le chant. J'avais commencé à chanter à l'école et bien sûr, chaque samedi, dans la chorale de l'église. Dans le reggae, la religion est de toute façon toujours présente.

« J’ai bien failli être pasteur ! »

Vous avez été très actif à un moment clé du reggae. Vous êtes même probablement un des fondateurs du reggae roots. Comment avez-vous vécu cette époque ?
Les choses se sont un peu bousculées en peu de temps. On sortait à peine du rocksteady, les chansons ne parlaient que d’amour. Marley ne chantait encore que des paroles sur les rude-boys. Je pense que ma chanson Macabee Version a marqué un passage entre le early reggae et le reggae roots parce que c’est un titre purement rasta. Sans prétention, je crois que ça vraiment été le début de la révolution rasta dans la musique.

Selon vous, comment se porte le reggae aujourd’hui ? Evolue-t-il toujours ou fait-il du sur place ?
Il ne faut peut-être pas raisonner comme cela, sinon on pourrait dire que la soul est toujours la même ou que le jazz est toujours le même. Ce qui musicalement fait au départ la force du reggae, c’est son beat magnétique. Ceci n’a pas beaucoup changé. Ce sont plutôt les textes qui évoluent, même si certains thèmes demeurent et si les racines du reggae, avec l’empreinte de Bob Marley et d’autres musiciens du passé, sont toujours fortes.

J’espère bien mourir sur scène, le micro à la main !

Sans vouloir vous manquez de respect, mais c’est une question que l’on pose souvent aux artistes qui ont eu une très longue carrière : pensez-vous un jour vous ranger des voitures?
(Rires) Oh non, je ne pense pas m’arrêter de mon vivant. J’espère bien mourir sur scène, le micro à la main ! Je ne demande pas mieux pour terminer le chemin.

La relève est-elle assurée ?
J’ai confiance en la jeunesse. Il y a des musiciens comme Tiken Jah Fakoly qui tiennent la barre. J’ai d’ailleurs participé à son nouvel album qui rend hommage aux racines du reggae. Et pour ma part, je suis plutôt fier de ma descendance, lorsque mes deux fils et ma fille m’accompagnent sur scène.

Max Romeo, samedi 18 juin, parc Nelson Mandela à Saint-Chamond, dans le cadre du festival La Rue des Artistes

Dates clés de la carrière de Max Roméo :

1944, naissance à Saint d'Acre (Jamaïque)

1968, le titre Wet Dream est banni des ondes avant de devenir un hit

1972, le Parti National du Peuple utilise le titre Let the Power Fall On I comme hymne de campagne lors des élections législatives en Jamaïque

1976, sortie de War Ina Babylon, album le plus vendu de Romeo, contenant le titre ultra-samplé Chase the Devil

2000, retour du succès avec In This Time : Max Romeo & Tribu Acoustica

2016, Horror Zone (à paraître ce moi-ci chez Nu-Roots Records)

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