La rêveuse aux pieds nus

Isadora Duncan n'aurait pu rêver lieu plus emblématique que la Bâtie d'Urfé, pur joyau de la Renaissance, pour servir d'écrin à une très rare création artistique qu'elle a largement inspirée et qui la fait re-naître sous les traits de deux artistes d'exception : Julie de Bellis, touche-à-tout de génie et la violoncelliste : Pauline Maisse. Monique Bonnefond

Il suffit parfois d'un "rien" : une image, une musique, un livre pour changer le cours d'une vie. Les fées de la danse semblaient avoir déserté le berceau du bébé Preljocaj très vite attiré par le judo qu'il demande à pratiquer rapidement. Et puis, un livre prêté par une copine et une photo d'un certain Rudolf Noureev en pleine extase chorégraphique vient changer la donne. Pour Julie de Bellis, c'est la découverte des mémoires d'Isadora Duncan qui fut la clé de son destin. Rien d'étonnant que "la danseuse aux pieds nus", l'une des premières à lutter contre la rigidité de la danse classique, ses limites créatives, à réagir à la contrainte imposée au corps par le tutu et les chaussons, la féministe ouverte à "tout ce qui frémit, tout ce qui promet une nouvelle vie" ait été un révélateur pour une artiste comme Julie de Bellis et son alter ego, Pauline Maisse.

Invitation à danser la musique

La multiplicité des intérêts de nos deux artistes pour des formes d'expression artistique très variées engendre une richesse et une créativité sans limites. La Compagnie La Rêveuse qui fait alterner moments de musique pure avec de la danse silencieuse, des lectures d'extraits des mémoires d'Isadora Duncan, de dialogue corps/violoncelle, nous ouvre les portes d'un imaginaire imprévisible. Le texte fait naître des envies de musique, de danse, qui font fi des codes et donnent naissance à un mouvement aussi libre que celui des vagues que contemplait Isadora Duncan. "Je tâchais de suivre leur mouvement et de danser à leur rythme" disait-elle. C'est cette liberté de mouvement et le partage qui constituent l'ossature de l'atelier d'avant spectacle qu'animent Julie et Pauline. Les participants seront invités à chercher leur propre gestuelle dans un dialogue avec le violoncelle. Ils interagiront par improvisations collectives avec la violoncelliste qui répondra par des phrases musicales improvisées aux propositions des danseurs. En nous permettant de retrouver l'enfant qui est en chacun de nous, la Compagnie La Rêveuse nous rappelle que la danse est un langage mais que, contrairement à l'écriture, ça ne se déchiffre pas, ça se traverse pour créer une osmose tendant vers l'infini.

Atelier "La danseuse aux pieds nus", jeudi 16, vendredi 17 et samedi 18 juillet, à 17h30 pour l'atelier et 19h pour la lecture à la Bâtie d'Urfé dans le cadre de l'Estival de la Bâtie

Légende photo : Pauline Maisse

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