Déca-dance

électro / Rassemblée au cours d'une même soirée, répartie entre deux lieux, la programmation électro du festival Radio Campus s'annonce tout simplement jubilatoire. Damien Grimbert


Tout commence à EVE avec une des formations les plus phares de l'électro française, Black Strobe. Créé sur une base électro très dark, réunissant nappes de synthés estampillées 80's et beats dansants, le groupe formé par le DJ Yvan Smagghe (parti entre temps) et le massif Arnaud Rebotini (qu'on retrouvera le soir-même en DJ set au Bar MC2) a considérablement évolué. Et délaissé en partie les synthés pour faire place aux guitares sur Burn Your Own Church, premier album taillé pour la scène autant que les dancefloors que son concepteur rapproche à la fois du black métal de Burzum et de l'électro-rock fluo des Klaxons… Vous avez dit grand écart ? On enchaîne rapidement sur Kid Acne, graphiste post graffiti anglais d'exception qui vient de sortir un 2e album électro hip-hop, Romance ain't dead, sur le prestigieux label avant-gardiste Lex Records. Fort d'un son à la fois aventureux et brut de décoffrage, le rappeur constituera une excellente transition vers un des lives les plus attendus de la soirée, j'ai nommé Scream Club. Cris sans chuchotementsElectro-clash, punk, pop 80's et hip-hop bling bling sont les principales influences des bien nommées Sarah Adorable et Cindy Wonderful, duo queer militant et détonnant originaire d'Olympia, paisible capitale de l'État de Washington qui n'en demandait sans doute pas tant. Car la musique de Scream Club est avant tout une véritable explosion de sons et de couleur, comme le prouve leur récent 2e album Life of a Heartbreaker, qui concilie avec maestria punk attitude, beats électro cheap et dansants, flow hip-hop old-school, et mélodies pop au kitsch assumé. Bénéficiant des participations de la sémillante Peaches, d'artistes électro iconoclastes comme le toulousain Electrosexual et d'une flopée de stars de l'underground rap californien, l'album exhale le sexe, la sueur, et la déconne à plein tubes et leur live ne devrait pas démériter. Fort heureusement d'ailleurs, car une fois arrivé au bar MC2, c'est Dat Politics qui prend le relais, et pour avoir assisté à leur prestation furibarde à Eybens il y a quelques années, on peut vous garantir qu'une mise en jambe est indispensable. Trio lillois en activité depuis bientôt une dizaine d'années, Dat Politics fait pleurer les Gameboy, groover les Atari, et jumper les Commodore. Auteur d'un bordel sonore bruyant, jouissif et ultra dansant acclamé par l'avant-garde du monde entier, le groupe recycle les sonorités vidéo-ludiques de notre enfance pour créer une pop music digitale saturée, chaotique et malgré tout mélodique, qui, dans le meilleur des mondes, devrait être n°1 du top 50. À ne pas manquer enfin, la présence le même soir de deux de nos meilleurs DJs locaux, Jean Pier (Je Déteste la musique) à EVE, et Rescue (Chica-Chic) au bar MC2.Soirée électro du festival Radio Campus #2le 28 septembre, à EVE puis au Bar MC2


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