Intérieurs, extérieurs


Exposition / Le photographe Jean-Sébastien Faure, sensible aux rencontres humaines, à l'autre, a initié des ateliers photographiques avec des hommes et des femmes de Pont de Claix.Réunis autour du thème de la femme, le photographe professionnel et les participants élaborent collectivement une exposition de photos en noir et blanc Femmes, regards croisés.
Les 24 participants montrent 3 photos (souvent des mises en scènes où les hommes s'expriment sur la femme, et la femme sur l'homme), et Jean-Sébastien Faure présente un portrait de chaque artiste en devenir. Des regards se croisent entre le professionnel et l'amateur, et entre l'homme et la femme. « J'ai abordé la photographie avec eux d'abord comme un moyen d'expression » explique Jean-Sébastien Faure. Cela se sent.
On écoute, lors de la découverte des images, ceux que l'on entend peu, dire leurs points de vue sur la condition féminine, se raconter intimement, aborder des thèmes forts (la femme battue, l'homoparentalité). La finesse du propos se traduit dans des gestes artistiques étonnants. L'amour, la plénitude dans la famille, le travail, s'expriment aussi. Attendre attendre mais le bon, de Jennifer, est un joli jeu d'ombre soulignant l'absence puis la présence de l'amoureux ; le triptyque à la rose souligne les blessures possibles dans la rencontre ; sur un cliché, on voit un homme souriant avec bouteille de bière et télécommande en mains et à côté une photographie de deux cartes d'identités : la femme porte le nom de l'homme. KO.tidien, un triptyque de Salinha, se reçoit comme une métaphore puissante sur la violence faite aux femmes ; enfin, une femme a représenté l'homme, par la présence d'une femme affairée aux activités communément dévolues aux hommes.SD
Femmes, regards croisés, jusqu'au 17 mai, aux Moulins de Villancourt


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