Portrait / Igor Stravinsky, compositeur né en 1882 près de Saint-Pétersbourg, naturalisé français, puis américain s'éteint en 1972 à New York, auréolé d'une renommée internationale. SD
Diaghilev, à la tête des Ballets russes, lui commande son premier ballet : en 1910 il livre L'oiseau de feu. Peu après, les Ballets le mènent à Paris où il connaît reconnaissance immédiate avec Petrouchka, Le Sacre du printemps et Le rossignol. La violence orchestrale, la ferveur rythmique, la prodigieuse orchestration donnent à son écriture pour la forme ballet, un aspect primitif et parfaitement original.
Le Sacre du printemps joué en 1913, marqua considérablement son époque : la nouveauté imprègne chaque note et déclenche un scandale.
Petrouchka, l'histoire d'un pantin soudainement déchaîné, œuvre à la fois populaire, traditionnelle dans ses visées distractives mais révolutionnaire dans son écriture, rencontre elle, un vif succès parisien. «Ses cascades d'arpèges diaboliques, exaspèrent la patience de l'orchestre qui réplique par des fanfares menaçantes... » en disait Stravinsky. A cette époque, il incarne le symbole de l'avant-garde musicale du 20è.Better than operas
Après des tournées dans le monde en tant que pianiste et chef d'orchestre, il compose l'Histoire du soldat, en 1918. Une œuvre décisive dans sa carrière: le compositeur abandonne le cycle de ses grands ballets pour une forme nouvelle de spectacle total, plus vivante que l'opéra, associant, musique théâtre et danse. Vient Oedipus Rex sublime oratorio sobre, inspiré de Sénèque, et d'une beauté rare. Peut-être l'œuvre majeure. Moins connue et décriée par ses adorateurs, Mavra opéra bouffe fera dire du compositeur que son inspiration s'en est allée.
En 39, il s'exile aux Etats-Unis, s'attelle à une production énorme et variée faite de concerti jazz, symphonies. L'expérimentateur, explore tous les champs. En 1951, il se tourne vers le sérialisme et le dodécaphonisme livrant Cantitum sacrum et en 1948, le superbe The Rake's Progress (dernière partition de son esthétique «néo-classique » entamé avec Pulcinella), qui multiplie les «emprunts » à Bach, Gluck, Donizetti, Bellini, Gounod ou Verdi...A Venise, lorsque ses obsèques furent célébrées, néophytes et acteurs de la scènes musicale se croisèrent : il fut l'un des rares compositeurs a avoir connu un tel succès de son vivant.
