Délire express

De David Gordon Green (EU, 1h51) avec Seth Rogen, James Franco…


L'introduction fait penser à La Beuze, et fait donc un peu peur – des savants nazis testent une variété de marijuana extrêmement puissante, qu'ils préfèrent remiser aux oubliettes. Le produit refait son apparition un demi-siècle plus tard, entre les mains d'un sympathique loser, Dale, et de son dealer, Saul. Lorsque Dale est témoin d'un meurtre perpétré par le boss d'un gang de trafiquants, le très peu dynamique duo doit dès lors joindre ses forces embrumées pour échapper à une mort certaine. Après Supergrave et En cloque, mode d'emploi, la troisième collaboration entre Judd Apatow (producteur, nouveau king de la comédie américaine) et Seth Rogen (acteur et scénariste) prend le risque mesuré de fédérer deux genres cinématographiques pas forcément compatibles : le film d'action et le stoner movie (comédie tournant autour de personnages généralement glandeurs et défoncés). Pour concrétiser ce projet improbable, Apatow et Rogen ont eu la riche idée de faire appel à un cinéaste de talent, David Gordon Green (auteur du superbe L'Autre Rive). Non content d'apporter sa touche visuelle, décisive dans la cohérence de l'ensemble, ce dernier comprend en outre parfaitement les enjeux du script, qui derrière ses rebondissements pompiers se veut une nouvelle ode à l'amitié, dans la lignée de l'émouvant Supergrave. Si l'on est tout de même loin de la saveur des aventures de McLuvin et consorts, la belle alchimie des personnages se charge d'élever le plaisir procuré par ce film mineur dans des hauteurs tout à fait louables.
François Cau


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