Tous ensemble


Sur la scène, disposés par-ci par-là, un canapé, une table basse et un frigo. Et puis six jeunes au centre, vêtus de tee-shirts et pantalons multicolores. Ça ressemble à une grosse collocation où ça s'apostrophe, s'engueule, s'ignore : bref, où ça vit. Avec Regarde-moi, sa troisième création dans le cadre de sa résidence échirolloise, Bouba Landrille Tchouda s'intéresse, avec sa compagnie Malka, aux relations entre les êtres humains d'aujourd'hui. Dans ce huis clos dansé créé l'année dernière à La Rampe et élaboré avec Pascal Mengelle à la dramaturgie, l'artiste souhaite ainsi mettre en évidence ce qui relie les êtres plutôt que ce qui les divise. Intentions sympathiques, qui se traduisent sur scène par divers tableaux : des solos, des duos, des chorégraphies de groupes. Une énergie débordante, notamment dans certaines scènes scotchantes (notamment une vers la fin, très dynamique et funky), qui s'alternent avec d'autres moments plus calmes, plus doux, où l'on découvre de très bons interprètes. Danseur hip-hop autodidacte, Bouba Landrille Tchouda a ajouté à sa palette, au fur et à mesure de son parcours, la capoeira et la danse contemporaine, ce qui se ressent ici pleinement. Regarde-moi est ainsi un spectacle attachant et bien construit, très plaisant à regarder, même si on émet juste une petite réserve : les bonnes intentions du chorégraphe peuvent sembler maladroites et trop téléphonées quelques fois, notamment quand elle sont mises en mots dans certaines séquences. Mais à part ça, tout va !
AM

Regarde-moi, mercredi 11 février à 20h30, à l'Heure Bleue


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Doute