Amicalement vôtre
publié dans Musiques par François Cau le Lundi 16 mars 2009
Après avoir régalé les spectateurs du festival de jazz via leur collaboration avec le guitariste Andreas Öberg, le binôme formé par Benoît Sourisse et André Charlier s'apprête à enflammer le public de l'Agora en accompagnant le toujours très classe Guy Marchand. FC
Tous leurs spectateurs s'accordent à le dire : Charlier et Sourisse, c'est avant tout le plaisir diablement communicatif de jouer ensemble, d'échanger en live par notes et regards interposés, en une évidence musicale à faire virer sa cuti au plus farouche des musiciens individualistes. Férus d'improvisation, ils n'aiment rien tant que se laisser guider au fil de leurs envies, sans barrières, sans cloisonnement, en s'imprégnant de toutes les émotions du jazz et du blues. Touts petits déjà, leur passion musicale, pas encore complémentaire, était toute tracée : André Charlier se met à la batterie à 16 ans, va parfaire son éducation sonore à Los Angeles. Benoît Sourisse, lui, quitte St-Ismier pour rejoindre Paris, proposer ses services de pianiste – sa trajectoire, déjà bien affirmée dans le domaine de l'impro jazz, va connaître un tournant décisif via sa rencontre avec le fameux violoniste Didier Lockwood. Celui-ci lui propose de l'accompagner dans ses tournées, et lui confie la direction musicale de ses albums à venir. Sourisse partage alors la scène avec André Charlier, et très vite, les deux hommes se prennent d'envie de prolonger l'expérience ensemble.
Dynamique duoTout en continuant à accompagner quelques-uns des plus grands noms de la galaxie jazz (Jean-Jacques Milteau, Michel Petrucciani, John Scofield, Michel Portal, Toots Thielemans, Mike Stern, pour n'en citer qu'une poignée), le tandem Charlier / Sourisse parfait son entente jusqu'à sortir un premier album, Gemini, en 2001. On conseillera de notre côté le très beau Héritage (sorti en 2007), à la parfaite croisée des genres et des influences des deux larrons, et bénéficiant en sus de l'apport artistique du monstrueux guitariste Kurt Rosenwinkel. C'est en rencontrant le duo dans le cadre d'un de leur concert que ce bon vieux crooner de Guy Marchand a de nouveau eu des envies de blues, qu'il a concrétisé en enregistrant avec Charlier / Sourisse le languide A guy in blue. Pour le défendre ces vendredi et samedi sur la scène de l'Agora, il sera forcément épaulé par le binôme, dans leur formation quartet (avec Pierre Perchaud à la guitare et Jean-Michel Charbonnel à la contrebasse). Un savant plaisir musical en perspective… Guy Marchand et le quartet Charlier Sourisse
Vendredi 20 et samedi 21 mars à 20h30, à l'Agora (St-Ismier)