Clope et crise ne font pas bon ménage


On aurait jamais vu ça il y a encore deux ans : une foule compacte massée à l'extérieur d'un bar, en plein mois de novembre alors que le froid envahit progressivement Grenoble. « Les habitudes changent, la terrasse est encore plus privilégiée, avec une durée d'utilisation au cours de l'année beaucoup plus longue. Ce qui n'est pas sans poser certains problèmes » note Frédéric Lachman du Subway. Car depuis février 2007 et l'interdiction de fumer dans les bars et discothèques, les accros à la cigarette sont contraints d'aller prendre l'air. Ce qui n'enchantent pas toujours les voisins, notamment dans les rues étroites du centre ville. Les gérants concernés, comme Sylvain Mounier du Tord Boyaux ou Smaïl Cherrad du London Pub, expliquent qu'ils essaient de limiter les nuisances au maximum ; mais évidemment, « on ne peut pas museler les clients » comme le note Jacques Vialley du Barberousse et du 365. Ce dernier évoque aussi « des points de friction non désirés » avec les clients des bars et certaines personnes traînant dans la rue. Pour éviter ses problèmes, d'autres lieux, comme le Vertigo ou la Table Ronde, ont choisi d'investir dans un fumoir. Solution qui ne satisfait pas notre gérant de boite de nuit anonyme. « Quand les gens sont à l'intérieur du fumoir, c'est autant de temps où ils ne sont pas dans l'établissement, pas au comptoir… » déplore-t-il. Au final, si l'interdiction de fumer dans les lieux publics est rentrée dans les mœurs, beaucoup de gérants regrettent que la décision n'ait pas été suivie de mesures d'accompagnements. Surtout que la loi est arrivée juste avant la crise, ce qui n'a pas été sans poser problème. Car si certains patrons expliquent que cela n'a pas eu d'incidence sur leur fréquentation, d'autres avouent avoir ressenti des effets négatifs, comme Camille Bahri du Vertigo et Palazzo.
AM


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Une nuit pas si noire