Un générique de rêve
publié dans Cinéma par François Cau le Jeudi 11 février 2010
Talents / Par on ne sait quel miracle, Wes Anderson est arrivé à réunir pour son Fantastic Mr. Fox une collection de talents à tous les postes. En premier chef, les comédiens venus prêter leurs voix aux personnages. C'est George Clooney qui double Mr. Fox ; il prouve après In the air qu'il n'a pas beaucoup de concurrents en matière de charme canaille et de flegme caustique. Son épouse a, là encore, l'empreinte vocale d'une très grande actrice, Meryl Streep, qui trouve ici son meilleur rôle depuis un bail, loin des comédies dramatiques arthritiques dans lesquelles elle se commet ces derniers temps. Autre nouveau venu dans la famille Anderson, Willem Daffoe «incarne» le vilain Rat, et Jarvis Cocker, l'ex-leader de Pulp, vient offrir au spectateur un mémorable intermède musical country. Les autres voix sont celles des habitués du cinéma d'Anderson : Bill Murray (Beaver), Jason Schwartzman (Ash), Owen Wilson (le coach du lycée) et Adrian Brody — après À bord du Darjeeling limited qu'il fait définitivement partie du clan. Signalons que pour la version française, c'est Mathieu Amalric et Isabelle Huppert qui remplacent Clooney et Streep : deux choix plutôt inattendus (et qui donnent pour une fois envie d'aller écouter le résultat) pour un film d'animation. Ce générique de rêve ne s'arrête pas aux acteurs : comme la plupart des films d'Anderson, c'est Noah Baumbach qui co-signe le scénario. Baumbach n'a pas, en France, la chance de son partenaire d'écriture : ses films en tant que réalisateur, pourtant très bons, ne sortent pas en salles, à l'exception des Berkman se séparent. Margot at the wedding, dont Nicole Kidman tient pourtant le premier rôle, n'a même pas eu droit à une sortie DVD ! Le chef-opérateur Tristan Oliver avait déjà fait ses preuves en éclairant les personnages en plasticine de Wallace et Gromit et Chicken run. Quant à la musique, formidable symphonie de poche tout en fugues et pizzicatos, elle est l'œuvre du Français Alexandre Desplat qui, de Audiard à Fincher, est en train de devenir un compositeur incontournable.
CC