Le retour de la Momie


Exposée au Musée Guimet (à Paris) dès son arrivée en France en 1907, celle que l'on nomme « la prophétesse d'Antinoé » a voyagé jusqu'à Grenoble, pour être cachée dans les réserves pendant plus de cinquante ans. Son retour dans les salles des antiquités égyptiennes est un événement auréolant ces dernières d'un regain d'intérêt bienvenu. La prophétesse n'est pas une momie comme les autres : pas de bandages, pas de traces d'un quelconque produit permettant la momification du corps. C'est que nous avons ici affaire à un « corps momifié », conservé de manière tout à fait extraordinaire et naturelle : un simple cercueil de bois, un lit de feuilles, un enterrement à 2m50 sous terre et les conditions climatiques favorables d'Antinoé en Egypte ont suffi à nous léguer ces restes fascinants. La petite dame n'est pas si vieille que les momies d'Egypte ancienne – celles que l'on retrouve lors des fouilles dans les tombeaux des pharaons – elle a vécu sous l'ère chrétienne du VIe siècle. Aucune certitude quant à son rôle et son statut, le nom qu'elle porte étant le fruit de la confiance accordée à l'archéologue qui l'a découverte (Albert Gayet) qui a affirmé avoir lu ce mot sur le cercueil avant que celui-ci ne parte en miettes. La présence d'un oiseau augural dans la tombe et l'usure caractéristique de ses dents – qui semblent avoir mâché des plantes aux vertus hallucinogènes, propices à faciliter les visions – viennent corroboré cette hypothèse mais, quoi qu'il en soit, le mystère demeure…
LGLa Prophétesse d'Antinoé
Au Musée de Grenoble


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