"Isabelle et la Bête" : up and down


Ça partait mal : un texte trop explicite, un jeu plus qu'hésitant... Mercredi, soir de la deuxième représentation (le spectacle ayant été créé la veille), le premier tableau d'Isabelle et la Bête, pièce-concert composée à trois (Véronique Bellegarde à la mise en scène, Grégoire Solotareff à l'écriture et aux dessins, et Sanseverino à la musique), sonnait tout simplement faux. On découvrait un jeune couple mal à l'aise dans une ville grisâtre (très belle création graphique de Solotareff, dont différents dessins sont projetés sur scène), qui désirait s'échapper vers une île lointaine.

Le deuxième tableau nous rassurait que très légèrement : on tombait, en miroir, sur un couple fantasque habitant une île déserte. Elle, reine féline ; lui, roi « moche » et lubrique, tous deux campés par deux comédiens plus convaincants (dont le très bon Gérard Watkins). Puis, petit à petit, on s'est fait emporter par cet univers étrange, on a laissé de côté ce qui nous dérangeait (le texte s'améliorant sensiblement une fois la rencontre entre les deux couples effectuée), on a fait confiance à la musique et aux chansons, qui donnent de la gueule au spectacle (là encore, chapeau à Gérard Watkins et à ses talents de musicien-chanteur).

En sortant de la salle, après ces 1h30 d'« anticonte de fée », on a finalement été partagés entre la déception quant au rendu présenté, affaibli par trop d'aspects, et l'envie d'aimer follement ce projet atypique et ambitieux, visuellement impressionnant, et qui ne demande qu'à grandir.

Isabelle et la Bête, jusqu'au samedi 8 décembre, à la MC2.


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