La belle est la bête


« Dieux ! quels affreux regards elle jette sur moi ! / Quels démons, quels serpents traîne-t-elle après soi ? / Hé bien ! filles d'enfer, vos mains sont-elles prêtes ? / Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » Réponse : pour l'auditeur en qui la musique et le nom de Camilla Sparksss – avec ses trois « s » bien sifflants – provoquera une de ces étincelles qui font les grands incendies.

Camilla Sparksss, ou Barbara Lehnhoff à l'état civil, canadienne que les amateurs du groupe noise pop semi-helvète Peter Kernel, où elle tient plus que fermement la basse (et le crachoir), auront sans doute reconnue : une gueule d'ange blond mais des intentions de gorgone à la chevelure vivante.

Oui, il faut être légèrement masochiste pour accepter de se faire hurler dessus par une Camilla en mode séduction/répulsion passive agressive, à coups de synthés saturés et de beats electro façon claques dans la gueule – autrement dit des « beafles », terme qu'on évitera d'expliquer.

Camilla Sparksss est une chasseuse, et elle est prête à vous apprendre cet « art » – I'll teach you to hunt. Ou à vous faire, comme dans le clip de Precious People, une démonstration de « catfight » entre filles.

Une tendance à la bestialité déjà à l'œuvre chez Peter Kernel mais à laquelle elle ajoute une bonne dose de raideur arty et de sexitude girly mais pas trop. Se préparer donc à avoir les oreilles qui sssiflent. Et les yeux qui sssuintent. SD

Camilla Sparksss + Lighting Dust, mercredi 9 octobre à 20h30, au Ciel


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