Gabrielle

De Louise Archambault (Canada, 1h44) avec Gabrielle Marion-Rivard, Alexandre Landry…


On se fait peut-être des idées, mais on a le sentiment que la vie sentimentale des personnes handicapées est devenue une tarte à la crème sur les écrans depuis quelques années… Gabrielle, en tout cas, n'apporte pas grand-chose au sujet, se contentant de répéter en boucle que les handicapés aussi ont le droit d'être amoureux et d'avoir une sexualité sans avoir à subir ni tutelle, ni regards inquiets.

Le film est terrassé par sa quête de justesse – au détriment de tout élan romanesque ou de tout parti pris de mise en scène –  mais aussi par le sempiternel Bisounours style de nos voisins québécois, cette chantilly de bons sentiments qui finit toujours par dégouliner de partout. C'est qu'il ne faudrait surtout pas déranger quiconque, et le film se choisit l'unisson comme camouflage à son désir d'unanimisme : la chorale du centre reprend du Niagara et du Charlebois en attendant de pouvoir interpréter dans un concert live les tubes de l'auteur de Je reviendrai à Montréal… Qui avait au préalable adoubé ses "choristes" dans une séquence émotion filmée comme de la télé-réalité… Comme son compatriote Starbuck, Gabrielle est un film vraiment trop poli pour être honnête.

Christophe Chabert


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9 mois ferme