Cabaret frappé – jour 1 : drôle d'ouverture

Pour la première soirée de sa semaine de concerts, l'incontournable festival musical de l'été grenoblois, logé en plein centre-ville, a choisi d'envoyer du lourd avec une programmation très électro. Au risque de vraiment dérouter. Aurélien Martinez


Cette semaine, niveau musique, c'est au jardin de ville de Grenoble que ça se passe – bon, aussi à Saint-Pierre-de-Chartreuse pour les Rencontres Brel ; mais on ne peut pas être partout ! Pour la première soirée de sa nouvelle édition, le Cabaret frappé (qui a une « une mission de service public » selon son boss) a conservé la formule qui fait sa force : un concert gratuit sous le kiosque à 19h et une soirée payante à 21h sous le chapiteau avec plusieurs groupes.

Un lundi comme un samedi

Pour débuter une semaine de concerts, on a plutôt l'habitude de se voir offrir des musiques "posées" (oui, on met le terme entre guillemets), comme l'an passé avec la rencontre très réussie entre Moriarty et Christine Salem. Cette fois-ci, gros changement de cap avec une première soirée énergique, parfois proche du survoltage.

Tout débuta à 19h sous le kiosque avec le Grenoblois Lakay et son dubstep à trompette (mais pas que) pour se poursuivre sous le chapiteau avec l'électro-rock-punk fort en décibels des Français d'I am un chien (une très chouette découverte soit dit en passant) pour se conclure par deux performances efficaces d'Oxia puis du fameux DJ Pone. Oxia, oui. Et Missill, qui était annoncée à la base ? Elle n'a pas pu venir, à cause d'un problème d'avion. D'où la carte du DJ grenoblois bien connu, joker local attitré des têtes d'affiche défaillantes !

Une drôle de soirée donc comme on le note dans le titre de cet article, notamment dû au fait que le chapiteau était assez vide côté public (contrairement à la première partie au kiosque). Pour des musiques dansantes, c'est dommage, surtout quand ça attaque d'emblée par les furieux I am un chien qu'on aurait plutôt imaginé clôturer la soirée. Mais qu'importe, les trois de Fontenay-Sous-Bois ont fait le show comme si la foule était compacte et totalement déchaînée.

Des mots sans musique

Voilà ce que l'on a à dire de la soirée – promis, on sera plus bavards les autres jours ; mais bon, désolé, on est restés de marbre hier.

Sinon, on a quand même été "au calme" (oui, on remet des guillemets) quelques minutes (une trentaine), aux alentours de 20h15. C'est le moment des lectures à la roseraie organisées par les bibliothèques de Grenoble entre les deux concerts, sur la pelouse au fond du jardin de ville, avec des transats pour les plus rapides et des excellents comédiens pour porter la voix.

Une semaine entamée avec un bout intense d'Eureka Street de Robert McLiam Wilson, lu par le Grenoblois Dominique Laidet, et qui se poursuivra avec des romans passionnants – Vernon Subutex de Virginie Despentes ce mardi ou encore L'Incendie d'Antoine Choplin et Hubert Mingarelli vendredi. Le programme des cinq jours est disponible ici.

Voilà. On se retrouve ce soir au Cabaret pour le Marian Badoï Trio à 19h sous le kiosque, le jeune groupe grenoblois au pop rock très sympathique (écoutez son morceau Child) Quai d'Orsay dans le ZicBus de l'association Retour de Scène – Dynamusic à partir de 21h. Et, sous le chapiteau à 21h aussi, une affiche plus qu'alléchante à base de Sallie Ford (que l'on avait mise dans notre article sur les six artistes à découvrir cette année) et de Bikini Machine.


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