Le Musée de Grenoble s'offre un Morandi à 1.1 million

Début octobre, le Musée de Grenoble accrochait sur ses cimaises une nouvelle œuvre : une peinture de l'Italien Giorgio Morandi réalisée en 1939 et représentant une "Nature morte". Du coup, le tableau devient l'acquisition la plus chère effectuée par l'établissement.


Si le papier collé de Pablo Picasso intitulé Verre était jusqu'à présent l'œuvre la plus chère acquise par le Musée de Grenoble, elle vient d'être détrônée mardi 6 octobre par l'entrée dans les collections de la Nature morte de Giorgio Morandi (1939) pour 1.1 million d'euros.

Suite à la reconnaissance par le Ministère de la culture de l'intérêt majeur que constitue la tableau pour le patrimoine national, le Musée de Grenoble a sollicité le club des mécènes afin de l'acheter. Club qui a contribué à hauteur de 830 000 euros. Quant à la Ville de Grenoble, elle a également mis la main au portefeuille avec 270 000 euros. Une vente qui pourrait sembler dispendieuse. Pourtant, l'arrivée de cette toile dans les murs du Musée de Grenoble consiste un événement important et nécessaire.

Au-delà des euros, une œuvre majeure

Peintre Italien du début du XXe siècle, Giorgio Morandi (1890-1964) s'est illustré en tant que moderne à la touche classique avec de nombreux paysages et natures mortes. Au-delà d'un style qui lui est propre (du réalisme emprunt d'abstraction), l'artiste parle de son époque par métaphores d'objets. Ses productions durant la période d'avant-guerre sont ainsi marquées par des compositions resserrées aux camaïeux terreux, manifestation d'une angoisse liée aux événements politiques. Après-guerre, sa palette s'éclaircit et les objets sont plus espacés, tel un nouveau souffle pictural et humain.

Un ensemble essentiel pour l'histoire de l'art du XXe siècle, jusqu'à présent absent à Grenoble. Cette lacune a donc été comblée en ce début de mois. Il s'agit de prendre position dans le présent pour l'avenir car « le patrimoine nous construit » selon les propres mots de Guy Tosatto, directeur du musée. D'où l'importance majeure cette acquisition, à découvrir dans les collections permanentes.


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