Musique classique : les temps forts de la saison

Les prochains mois, les amateurs de belles sonorités pourront se rendre à la MC2, à la Rampe, à l'Odyssée, à l'Église Saint-Martin de Seyssins ou encore au Musée de Grenoble. On vous explique pourquoi.


Insula orchestra

En 2014, vingt ans après les succès de l'ensemble vocal Accentus qui explorait sur instruments d'époque le répertoire des Lumières et des romantiques, la cheffe de chœur et d'orchestre Laurence Equilbey fondait Insula Orchestra (photo). Il n'y aura donc rien de surprenant à ce choix de "lieder" de Schubert, sinon leur interprétation peu commune dans une forme orchestrale. Un concert de transcriptions où les illustres Liszt, Brahms, Strauss, Berlioz et Britten s'accorderont à la mélancolie autrichienne et où brilleront le ténor allemand Maximilian Schmitt et la mezzo-soprano croate Renata Pokupić. 

À la Rampe (Échirolles) jeudi 3 novembre

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La Compagnie de poche – Don Giovanni

Après avoir relu avec brio L'Enlèvement au sérail et Les Noces de Figaro, le mince équipage de la Compagnie de poche poursuit sa route singulière et livre sa version itinérante de Don Giovanni de Mozart. Mis en scène et interprété par Michel Seib, dessiné en direct par Yannick Barbe et soutenu par le duo hautbois-clarinette d'Anne Zangoli et Bernard Bonhomme, cet opéra réduit nous conte par la voix du valet Leporello les frasques mortifères de son maître Don Juan qui, par son amour irrésolu des femmes, défie autant la loi des hommes que celle de Dieu.

À l'Odyssée (Eybens) jeudi 10 novembre

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La Chambre Philharmonique – Intégrale Brahms 1 et 2

Tout récemment nommé à la direction musicale du prestigieux Orchestre National de France, le chef grenoblois Emmanuel Krivine reconduit avec Brahms et la Chambre Philharmonique ses intégrales sur instruments d'époque. Ainsi, après le cycle Beethoven, le maestro retrouve l'un de ses chouchous auquel il consacrait déjà en 1995 avec le Bamberger Symphoniker une anthologie de ses symphonies romantiques. Et cerise sur le gâteau, le virtuose Martin Helmchen est invité à exercer ses talents lors des concertos pour piano.

À la MC2 mercredi 7 décembre et mardi 16 mai

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Het Collectief – Quatuor pour la fin du temps

Quintet bruxellois à l'instrumentation atypique – piano, cordes, clarinette et flûte –, le Het Collectief sonde depuis 1998 les confins du modernisme définis par les maîtres de la deuxième école de Vienne – Schönberg, Berg et Webern. Des compositeurs frondeurs qui explorèrent l'atonalité, le sérialisme et le dodécaphonisme, effectuant des recherches peu au goût de l'Allemagne nazie. Celle-là même qui enferma dans le stalag de Görlitz le compositeur Olivier Messiaen où il écrivit en 1940 son emblématique Quatuor pour la fin du temps inspiré par la tragédie de la guerre.

À la MC2 mercredi 14 décembre

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Les Siècles font la Révolution

Dans le septième chapitre du cycle musique et politique que propose la MC2 cette saison, l'Orchestre des Siècles promet la révolution en chantant. Conduite à l'affrontement par le tacticien François Xavier-Roth et guidée vers la liberté par les belles voix de Chantal Santon, Caroline Meng, Artavazd Sargsyan et Tomislav Lavoie, la phalange appelle au pupitre cocardien le très officiel Gossec ainsi que Méhul, l'auteur immortel du Chant du départ. Enfin, la Marseillaise grandiose de Berlioz, le prodige de la Côte-Saint-André, parachèvera ce concert décidément très patriotique.

À la MC2 mardi 24 janvier

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La Folle Nuit Beethoven

Après Mozart et Schubert, c'est au tour de Beethoven de vivre sa Folle nuit au Musée de Grenoble grâce à l'association Musée en musique. Réunis par l'adresse de René Martin, le directeur iconoclaste du Festival de la Roque-d'Anthéron et des Folles journées nantaises, se succéderont lors de cette soirée des interprètes de renom entendus sur ces événements de référence. Comme le pianiste et sage Abdel Rahman El Bacha ou le tout jeune Rémi Geniet que la critique considère déjà, à seulement vingt-trois ans, comme une révélation après sa deuxième place au Concours Reine Elisabeth 2013.

À l'Auditorium Musée de Grenoble vendredi 10 et samedi 11 février

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Anne Gastinel joue Walton

Épaulées par leurs aînés des Musiciens du Louvre Grenoble et placées sous la baguette de Sébastien Rouland, les jeunes recrues de l'Orchestre des Campus de Grenoble s'emporteront dans les élans vivaces de la Symphonie n°7 de Beethoven. Un chef-d'œuvre surexploité par le cinéma et sur lequel Johnny Hallyday délivra en son temps un épique poème. Quant au concerto pour violoncelle et orchestre signé par le néoromantique anglais William Walton, sa composition en trois mouvements d'une grande virtuosité permettra à la violoncelliste Anne Gastinel d'y développer tout son art de la justesse.

À la MC2 mardi 14 et mercredi 15  février

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D'une rive à l'autre...

Dirigé par la cheffe Zahia Ziouani, l'orchestre symphonique Divertimento accueillera le violoniste et chanteur Rachid Brahim-Djelloul et son ensemble Amedyez pour un voyage sur le pourtour méditerranéen. Sensualités orientales de la voluptueuse Dalila rêvées par Saint-Saëns, airs andalous extraits des opéras de De Falla ou orchestration de musiques traditionnelles algériennes, libanaises et grecques, le sud s'étendra sous une même baguette. Un concert qui fera également la part belle au métissage à l'occasion d'un Diptyque musical composé par le Français Olivier Penard et l'Algérien Salim Dada.

À la Rampe (Échirolles) jeudi 4 mai

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Nima Sarkechik – récital piano

L'été dernier, le natif de Seyssins et ancien élève du conservatoire de Grenoble entrait en résidence au Triton, un club de jazz de la banlieue parisienne. Là, il enregistrait sur un simple quart de queue et en six concerts toute l'œuvre de Brahms pour piano. Une gageure que le pianiste s'apprête à renouveler mais en seulement une nuit, durant un marathon de sept heures, à la Philharmonie (Paris) le 1er octobre lors de la Nuit Blanche. Gageons que la soirée à l'Église Saint-Martin soit moins longue mais pas moins passionnante de la part d'un musicien avide de vérité.

À l'Église Saint-Martin (Seyssins) vendredi 5 mai


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