"L'Attrape-rêves" : glace et attrapes

de Claudia Llosa (Esp.-Fr.-Can., 1h33) avec Cillian Murphy, Jennifer Connelly, Mélanie Laurent…


On était prêt à se montrer bienveillant envers la réalisatrice péruvienne Claudia Llosa. Pas parce que L'Attrape-rêve (quelle substance a donc ingérée le distributeur pour proposer un titre français aussi moisi et déconnecté du film ?) exile Mélanie Laurent au-delà du Cercle polaire, mais en souvenir de Fausta (2009), son œuvre précédente récompensée à l'époque par l'Ours d'or du meilleur film au Festival de Berlin. Alors on tient bon, bravement, devant cette fable new age gentiment sans objet, construite pour faire genre dans l'alternance de deux époques.

D'accord, il y a Jennifer Connelly à l'écran, et la voir est toujours un plaisir, même si l'évolution de son personnage laisse dubitatif : d'abord mère d'un enfant malade allant voir un guérisseur mystique sans conviction aucune, elle se transforme – abracadabra – en guérisseuse mystique au look de Patti Smith hallucinée, incapable d'user de son don pour elle.

C'est un peu l'histoire des cordonniers mal chaussés, ou de ces devins totalement myopes sur leur propre situation. Et puis c'est parfois pesant, quand Cillian Murphy feint la peur de la glace qui craque sous ses brodequins ; parfois léger lorsque son faucon s'envole. Enfin, c'est surtout pas totalement abouti.


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