Holocène : « Lancer un festival a toujours été un acte audacieux »

Du jeudi 2 au samedi 11 mars débarque à Grenoble et dans l'agglo un nouveau festival organisé par la société de production Le Périscope. Si l'on se penche sur la (foisonnante) programmation dans un autre article, on s'intéresse ici aux coulisses de cette première édition. Curieux que nous sommes, on a donc rencontré le directeur de cet Holocène pour en savoir plus.


Un nouveau festival musical va voir le jour début mars à Grenoble, au moment où certains s'éteignent (pour diverses raisons) comme récemment Rocktambule. Le pari est plutôt risqué ? Son directeur Sylvain Nguyen nous répond, dans ses (beaux) bureaux du cours Berriat : « Lancer un festival a toujours été un acte audacieux, que ce soit pour le milieu culturel associatif comme pour le privé. En même temps, c'est excitant. Après oui, c'est vrai, certains festivals naissent et d'autres s'arrêtent, mais ce sont des cycles et j'en suis désolé. Surtout pour Rocktambule, comme mon associé Alex a participé à la création du festival. Et quand des potes arrêtent, ça fait chier. »

Derrière cette nouvelle aventure baptisée Holocène (du nom d'une période interglaciaire et d'une chanson de Bon Iver), on retrouve Le Périscope (de ce même Sylvain Nguyen), tourneur et producteur de concerts basé à Grenoble depuis 2001 qui a d'abord commencé avec des groupes locaux (comme Virago) avant de signer des têtes d'affiche nationales – les Fréro Delavega (programmés à Holocène), Joyce Jonathan, Baden Baden…

« Vu que notre métier ce sont les tournées en national, on a beaucoup bougé en France et on s'est du coup peut-être un peu fait oublier des Grenoblois. » D'où ce gros événement qui peut aussi être vu comme l'aboutissement de quinze années de travail – « un producteur a forcément envie, à un moment, d'avoir son propre festival ».

« Le maximum de styles musicaux possibles »

Avec Holocène, on est donc face à une manifestation portée par une société privée (« le budget est estimé entre 600 à 800 000 euros même si on navigue encore à vue, notamment au niveau des recettes »), avec des partenariats noués avec de nombreuses salles de l'agglo – le Summum, Alpexpo, la Belle électrique, l'Ampérage, la Bifurk… Et, surtout, une programmation très éclectique (on la détaille ici).

« La volonté était de proposer le maximum de styles musicaux possibles. Je ne suis pas arrivé à tout faire malheureusement – pour cette première édition, il n'y a pas de jazz, pas de classique, pas de métal… Mais il y a de la pop, du rock, de l'électro, de la chanson… Et des têtes d'affiche comme des groupes découvertes, ce qui fait un bel ensemble. »

Au risque de perdre le public et de diluer l'identité d'Holocène ? « Il y a un risque, bien sûr. Et on le prend. Tous les goûts sont dans la nature. Pour moi, il n'y a pas de bons et de méchants. Ce n'est pas : les artistes qui marchent sont de vils commerciaux et les groupes indés des nuls qui n'intéressent personne. La musique c'est sensitif, tout le monde y a droit. » Là-dessus, on ne peut que être d'accord.


<< article précédent
Le Grenoble Beer Festival : « Plus que de simples dégustations »