"Baby Driver" : ils en font des caisses (et tant mieux)

de Edgar Wright (G.-B., 1h53) avec Ansel Elgort, Lily James, Kevin Spacey, Jamie Foxx…


Petit génie du volant, le mutique et mélomane Baby est le pilote préféré de Doc, un criminel envers qui il a une dette et qui le force à conduire sur des braquages. Quand Baby veut se ranger des voitures, Doc ne l'entend pas de cette oreille. Ça va swinguer...

Au commencement, il y eut The Driver (1978) de Walter Hill, polar taciturne et nocturne à cylindrées hurlantes, hystérisé par Bruce Dern pétant des durites. Puis vint Drive (2011), relecture purple-electroclash de Nicolas Winding Refn, accélération sensible et refroidie par l'épure. Très logiquement surgit à présent la version bubble-gum, soigneusement clipée par un Edgar Wright vibrant davantage pour le rythme musical de son film que par les ronflements de moteurs – tant mieux, on n'est pas dans Fast and Furious non plus.

Au-delà du gimmick cool ou de l'artifice scénaristique, la musique entretient un authentique dialogue entre les personnages et l'histoire ; elle sculpte également le découpage autant qu'elle règle, pour la virtuosité du geste, le générique d'ouverture. Wright en use à bon escient, comme de l'humour, cet inattendu et bienvenu adjuvant à son film de zombie Shaun of the Dead (2004). Récréation visible pour Kevin Spacey et Jamie Foxx, Baby Driver en est une aussi pour les spectateurs.

Le 19 juillet


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