Le Col des 1000 : « On ne peut plus rivaliser sur les têtes d'affiche »

Alors que le Col des 1000 fêtait l'an dernier ses 20 ans, l'annonce de l'annulation de l'édition 2018 a été officialisée en début d'année. En cause, une situation financière critique pour l'association Anamounto qui porte l'événement. Alors que la saison des festivals va bientôt commencer, on a posé quelques questions au vice-président d'Anamounto.


Le festival du Col des 1000, qui se tenait chaque année au Col des mille martyrs de Miribel-les-Échelles, dans le Pays voironnais, ne soufflera pas ses 21 bougies. Du moins pour le moment. Les dettes accumulées ces dernières années ont eu raison de la prochaine édition du festival. « On a environ 60 000 euros de dettes, à cause de la dernière édition où on a senti une nette baisse de la fréquentation. Il nous a manqué environ 1000 personnes pour qu'on arrive à l'autofinancement » explique Victor Cassan, vice-président de l'association Anamounto.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la baisse de la fréquentation selon lui : « La météo joue forcément pour un évenement comme le nôtre et a peut-être refroidi certains festivaliers [une des deux soirées de l'édition 2016 avait été annulée à cause des intempéries – NDLR]. Tout comme la concurrence d'autres festivals, qui ont des budgets bien supérieurs. » En ligne de mire de Victor Cassan, le tout récent Vercors Music Festival, dont la troisième édition l'an passé a été organisée aux mêmes dates que le Col des 1000. Et avec des têtes d'affiche, comme Tryo, que le Col des 1000 aurait pu programmer... il y a quelques années. Mais plus difficilement aujourd'hui. « On ne peut plus rivaliser sur les têtes d'affiche, tout a vraiment augmenté et il est clair que la fréquentation est vraiment liée à la programmation. »

« Un beau projet qui se casse un peu la figure »

Depuis l'automne dernier, des concerts de soutien, à la Belle électrique ou au Grand Angle de Voiron, devaient pourtant renflouer les caisses. Mais ça n'a pas été suffisant pour assurer une édition en 2018. Le salarié que comptait l'association depuis 8 ans a donc dû être licencié et l'heure est maintenant à la réflexion pour envisager l'avenir, dans un contexte où « il est difficile de garder les gens dans l'asso, alors qu'il n'y a plus le projet du festival ».

Mais qu'importe l'issue (on vous tiendra au courant quant à la décision que prendra l'association d'ici quelques semaines), Anamounto essaie de rester positif. « On a tenu 20 ans, bénévolement, avec des galères qui semblaient bien trop grosses pour nous. On a créé plusieurs emplois et propulsé pas mal de monde dans le milieu. C'est un beau projet qui se casse un peu la figure, mais on a la fierté d'avoir résisté aussi longtemps. » Avec un brin d'amertume, malgré tout, envers les pouvoirs publics, et en particulier à l'encontre de la région Auvergne-Rhône-Alpes. « Quand on voit que Laurent Wauquiez accorde 400 000 euros au festival Tomorrowland [un festival de musique électronique qui se tiendra l'an prochain à l'Alpe d'Huez – NDLR] et que nous, de notre côté, avons reçu au maximum 4000 euros de la région, alors qu'on existe depuis 20 ans et qu'on fait vivre le territoire, on se dit que c'est vraiment dommage. »


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