Spacejunk accueille une nouvelle fois en ses murs des œuvres du fameux street artist anonyme. Efficace.
Actif depuis une bonne vingtaine d'années, le street artist Goin s'attaque aux aberrations du Grand Méchant Capital à coups d'interventions graphiques bien senties dans l'espace public. À l'occasion du Grenoble Street Art Fest, Spacejunk nous invite une nouvelle fois à découvrir les "versions expo" de ses œuvres dont la dimension militante illustre à merveille le proverbe "un bon croquis vaut mieux qu'un long discours".
Redoutable, l'art de Goin consiste à détourner les signes qui envahissent notre quotidien en les accolant aux icônes de notre temps pour produire des images qui interpellent le spectateur-citoyen. On croise ainsi une allégorie de la République tabassée par des CRS sur les boucliers desquels est inscrit 49.3 ; un terroriste s'enfilant un Coca rebaptisé ISIS (acronyme anglais de l'État islamique), un petit Jésus pyromane ou encore un gilet de sauvetage estampillé Hermès (My favorite jacket). Expert en manipulation de symboles et jeux de mots en tous genres, Goin produit ainsi des représentations tout aussi politiques qu'oniriques inspirées par le merdier capitalistico-consumériste dont nous dépendons tous... On peut toutefois se consoler en se disant que ce système a, au moins, le mérite de stimuler la créativité de certains.
Anarchically yours
À Spacejunk jusqu'au samedi 28 juillet