"Aswât" : pop méditerranéenne signée Djazia Satour

On a écouté le nouvel album de la musicienne grenobloise avant sa sortie le 26 octobre. Et c'est une réussite, à découvrir en avant-première samedi 13 octobre sur la scène de la Source.


En 2014, Alwâne, premier album solo de la Grenobloise Djazia Satour, s'ouvrait avec le petit tube Bittersweet : un morceau chanté en anglais qui emmenait l'ensemble vers un côté cabaret assumé (Illinois Blues, Voodoo Night), même si les musiques arabes que la chanteuse affectionne depuis tant d'années étaient déjà présentes sur certains titres, lovées dans des mélodies pop, blues et folk à l'efficacité immédiate. Des musiques arabes aujourd'hui réellement au cœur de son univers métissé.

Car en 2018, son deuxième album solo Aswât s'ouvre avec le petit tube Neghmat Erriah, à la structure proche de ce qui se fait couramment dans la pop. Mais un morceau chanté en arabe et, surtout, qui convoque pas mal d'instruments issus de la culture musicale algérienne comme elle nous l'a expliqué en interview. Deux choix qui guident et homogénéisent son nouveau disque, ce qui tranche d'emblée avec le précédent riche de plusieurs couleurs (la traduction du terme Alwâne). Et deux choix qui lui permettent alors de se réapproprier à sa façon (« ce n'est pas un disque de musiques traditionnelles » comme elle nous l'a précisé plusieurs fois) l'héritage musical qui a bercé son enfance.

En dix titres, Djazia Satour évoque ainsi « les thèmes de la dépossession, de l'exil et de l'errance » comme elle l'écrit sur son site. On a hâte de les découvrir en live, défendus par sa voix parfaitement maîtrisée et les trois musiciens qui l'accompagnent avec, forcément, certains instruments présents lors de l'enregistrement – notamment le banjo et le mandole. Pour se rendre une nouvelle fois compte qu'il y a de l'autre côté de la Méditerranée une musique d'une incroyable richesse malheureusement encore mal jaugée en France...

Djazia Satour + Säman
À la Source (Fontaine) samedi 13 octobre à 20h30


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