Lomepal : un concert unique au Summum vendredi 29 novembre

Alors que vient de sortir "Amina", réédition de son deuxième album "Jeannine" bourré de tubes, le rappeur Lomepal passera par le Summum vendredi 29 novembre pour un concert à guichets fermés. Rapide auscultation d'un phénomène pop déjà prêt à (temporairement) raccrocher.


« On fait un peu tous de la pop, et le rap, c'est devenu un outil pour faire des couplets », affirmait l'an passé Lomepal (Antoine Valentinelli de son vrai nom) dans l'émission Clique TV du journaliste Mouloud Achour. Le rap est bien la nouvelle variété, comme peut aujourd'hui le constater n'importe quel curieux, le genre remplissant facilement les salles (à Grenoble, la Belle électrique l'a par exemple bien compris).

Un changement de nature du rap qui se matérialise lors des concerts de ce même Lomepal où le public reprend à tue-tête les refrains pop de ses tubes (Trop beau, Yeux disent, Le Vrai moi…) propices au karaoké géant. C'est, tout bêtement, beau à voir – surtout dans l'immense salle parisienne de Bercy où l'on se trouvait mi-novembre.

« Brisé de l'intérieur »

Lomepal, c'est donc un plaisant mélange de chanson française et de rap (il vient d'un rap très technique), avec des textes au plus près de son vécu et de ses émotions – il explique ne pas pouvoir écrire sur autre chose. Un rap qui parle d'amour, de désillusions amoureuses, de succès… Et un rap qui s'inscrit pleinement dans la nouvelle scène francophone mainstream (à Bercy, il avait invité Orelsan et Roméo Elvis à ses côtés), même si son univers plus intimiste n'en fait paradoxalement pas un chef de file.

Il assume d'ailleurs cette position atypique, dans ses textes donc, parfois presque sirupeux, mais aussi dans ses choix de carrière. En témoigne son tout récent duo 88% avec Katerine et son texte commençant par un « Plutôt mourir que de coucher avec un homme / J'aurais trop peur d'aimer ça » qui ne fait pas de lui un parangon égotique de virilité comme on en croise souvent dans le rap.

Un décalage avec ses frères d'armes qui transparaît également dans sa volonté assumée de bientôt faire une grosse pause dans sa carrière – alors que le rappeur, solide comme un roc, ne doit pas montrer de failles. Il confie, lui le grand tout maigre et tout pâle (d'où son pseudo), n'avoir « plus d'essence » et être « brisé de l'intérieur ». Même s'il l'assure, il va revenir « 1000 fois plus puissant ». Comme un increvable chanteur de variété.

Lomepal
Au Summum vendredi 29 novembre, à 20h


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