Izia s'affirme

La Belle électrique accueille la trentenaire jeudi 5 décembre. L'occasion de découvrir les morceaux de son quatrième album et ses nouvelles sources d'inspiration.


Le terme a beau être devenu une private joke pour tout fan de musique, il est toujours un(e) artiste pour débarquer avec sous le bras un "album de la maturité" qu'on a toutes les peines à qualifier autrement.

Jusqu'ici, en trois albums, Izia avait ratissé les clichés d'un certain rock 70's trop généreux de ses influences jopliniennes (porteur néanmoins d'impressionnantes dispositions vocales), puis opéré avec La Vague un virage en français trop à la remorque d'une pop hexagonale en proie au formatage.

Avec Citadelle, quasi trentenaire, elle semble s'être davantage écoutée, repliée sur elle-même et sur l'essentiel à la suite du décès du paternel Higelin, ainsi que de la naissance de son fils. Chose faite à Calvi, citadelle de solitude à laquelle elle consacre une chanson.

Le résultat est toujours assez peu lisible musicalement mais c'est peut-être ce qui constitue sa richesse et un moyen pour Izia de signifier qu'elle ne se laissera pas dicter ses choix, entre ballade électro-baroque (Sunset, Cosmos), dark disco à la Hollysiz (Chevaucher, avec Jeanne Added), envolée panafricaine sur Sentiers avec Arthur H) et minimalisme new wave (Esseulés, avec Dominique A).

Étrangement, c'est en baissant le volume de cette voix rock et rauque qui fit sa renommée, en l'étouffant à l'Auto-Tune, qu'Izia semble le mieux affirmer une personnalité plus complexe qu'un simple cri.

Izia + Lee Ann Curren
Á la Belle électrique jeudi 5 décembre, à 20h


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