C’est l’histoire d’un mec, enfant d’immigrés algériens, né à Saint-Étienne, qui fut musulman pendant sa jeunesse avant d’être aujourd’hui catholique. C’est l’histoire d’un trentenaire, ancien délinquant devenu comédien, qui revient sur son drôle de parcours avec humour. C’est l’histoire d’un spectacle qui, depuis sa création il y a deux ans, offre une exposition médiatique croissante à son auteur et interprète Mehdi-Emmanuel Djaadi.
Mehdi-Emmanuel : tout est résumé dans ce double prénom, symbole du grand écart culturel opéré par le comédien. « Au départ, je devais appeler ce spectacle Apostat, mais bon je n’avais pas ultra envie d’avoir une fatwa sur le dos… Je me suis dit qu’avec un titre comme Coming out, j’aurais peut-être plus de chances d’avoir des subventions », lance-t-il en tout début de représentation. D’accord.
En 1h10, Mehdi-Emmanuel Djaadi bouscule le public en étant constamment sur le fil, entre saillies parfaitement trouvées, blagues douteuses, analyses engagées, accents d’un autre temps, portraits hilarants… Il le sait, son matériau est explosif, et c’est justement ce qui fait son originalité dans un monde de l’humour qui a parfois tendance à tourner en rond sur les mêmes thèmes. Sur la scène presque nue, il est à l’aise, que ce soit lorsqu’il nous parle de sa vie ou, surtout, campe des personnes qu’il a croisées sur sa route, comme autant de caricatures sur pattes.
Voilà l’autre message de son spectacle ; sa principale force : Mehdi-Emmanuel Djaadi nous montre que dans toutes les religions, il y a une part importante de jeu, de théâtralité, de mise en scène. Lui, aperçu au cinéma (récemment le film Boîte noire), à la télé (la série Hippocrate par exemple) ou encore au théâtre (dans le spectacle I am Europe de Falk Richter), l’assume pleinement, jusqu’à en avoir fait un spectacle inclusif et ouvert – il le répète à l’envi dans toutes ses interviews.
Coming out du jeudi 5 au samedi 7 mai à la Basse Cour ; de 12€ à 18€