Subventions de la région : les coupes confirmées, une pétition est lancée

La commission permanente de la Région a validé mercredi 25 mai les coupes de subventions que nous annoncions il y a quelques jours dans nos colonnes. Les acteurs du milieu culturel adressent une lettre ouverte assortie d'une pétition à la vice-présidente en charge de la culture, Sophie Rotkopf.


Mercredi 25 mai se réunissait la commission permanente de la région AURA, avec au menu le vote des subventions au milieu culturel. Las : les chiffres que nous annoncions jeudi dernier sont confirmés par les délibérations. Les Musiciens du Louvre n'apparaissent pas, ni Arc Nucléart ; ils n'ont plus de subvention régionale. À noter, le cas du Printemps du livre de Grenoble, qui figurait dans la tabeau de base des dotations aux uns et aux autres. Il était indiqué une aide prévue de 11 900 euros (contre 14 000 euros en 2021) ; or, il est introuvable dans les délibérations adoptées mercredi. Un effet burkini, sûrement.

« Nous, structures culturelles touchées par des baisses de financement régionales ou toujours en attente de réponses, tenons à faire part de notre vive inquiétude quant aux conséquences de ces baisses, et de notre grande sidération quant à la méthode adoptée. » Près de 700 personnes ont déjà signé la pétition en ligne initiée par des structures culturelles de l'ensemble de la région AURA mardi 24 mai.

Parmi les signataires de cette lettre ouverte, côté Isère, Yoann Bourgeois, directeur du CCN2, Anne Courel, directrice de l'Espace 600, Joséfa Gallardo, directrice de La Rampe - La Ponatière, Stéphène Jourdain, directrice du centre des Arts du Récit, Frédéric Lapierre, directeur de La Belle Électrique, Arnaud Meunier, directeur de la MC2, Marie Roche, directrice du Pacifique, Benoît Thiebergien, directeur du CIMN, Jérôme Villeneuve, directeur de l'Hexagone de Meylan. Toutes ces structures sont directement touchées, comme nombre d'entre elles à Lyon, Clermont ou Saint-Étienne, qui ont également apposé leur nom au bas de cette lettre. Des établissements non concernés par les coupes, ou situés hors des frontières de la région AURA, solidaires, ont signé également.

« En conséquence de ces annonces, sans préparation ni dialogue avec les structures impactées, ce seront inévitablement des emplois qui seront fragilisés ; des spectacles pourtant planifiés qui ne pourront pas être présentés aux publics ; des auteurs, des musiciens, des plasticiens, des enseignants, des interprètes, des techniciens du spectacle, des intervenants de projets d'éducation artistique qui ne pourront pas être employés, voire des emplois permanents qui seront menacés », préviennent les acteurs de la culture, qui soulignent que la méthode employée est « inacceptable ».

« D'autres baisses seraient annoncées dans les prochaines semaines, elles laissent de nombreuses structures culturelles dans une réelle crainte de voir se confirmer des "bruits de couloir", démontrant un réel risque de rupture de lien de confiance entre la Région et ses acteurs culturels », poursuit le courrier. « Dans ce contexte, nous dénonçons fermement les choix adoptés qui méconnaissent la réalité des actions menées par les acteurs concernés, et condamnons la méthode, en rupture de dialogue. Nous espérons pouvoir compter sur la construction dans les semaines à venir d'une politique culturelle ambitieuse pour la Région, ne fragilisant pas ses acteurs pourtant éprouvés par des mois de crise sanitaire. »

 


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