Conte défait


« On est aujourd'hui très nombreuses à ouvrir notre bouche grâce à la scène pour que les petites filles prennent la parole, pour dénoncer l'oppression qu'elles subissent », nous déclarait en mars dernier Anne Courel, la metteuse en scène et directrice de l'Espace 600, dans le cadre d'un grand article sur le monde du spectacle jeunesse de plus en plus inclusif dans ses récits. Le Petit Chaperon rouge du collectif parisien pluridisciplinaire Das Plateau en est un parfait exemple.

Dévoilée cet été dans le in du prestigieux Festival d'Avignon, la mise en scène de Céleste Germe est un petit bonheur destiné au jeune public (à partir de 6 ans) – un créneau qu'investit de plus en plus la MC2, et tant mieux. Soit une proposition à la fois théâtrale et visuelle (la scénographie, faite notamment de miroirs sans tain, est très inventive) qui, en utilisant aussi bien la narration brute que le jeu (deux interprètes portent le conte), part de la version des frères Grimm, plus favorable à l'héroïne et son courage, pour mieux taper juste. Et ainsi en finir avec les représentations réductrices des petites filles dans les histoires adressées aux enfants. Promenons-nous dans les bois avec elle alors, nous risquons d'y croiser un chouette spectacle qui, comme l'écrit la compagnie, « magnifie la solidarité féminine et raille les affreux loups méchants ».

Le Petit Chaperon rouge vendredi 12 et samedi 13 mai à la MC2 ; de 5€ à 28€


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