Chroniques

BOB DYLAN (Fayard)


Ça commence au fin fond du Middle West, quand le jeune Robert Zimmerman choisit son célèbre pseudonyme, né de son admiration pour l'oeuvre du poète gallois Dylan Thomas. Cela se poursuit à New York, lorsque l'apôtre du folk débarque, guitare en bandoulière à la recherche de son mentor, Woody Guthrie, star déchue et pensionnaire d'un asile. Viennent alors les années de formation intellectuelle et artistique, la découverte de Balzac, de Byron et des autres. Les premières scènes dans un club de Greenwich Village. Le succès tonitruant, l'énorme malentendu que sa carrière a suscité, sa "disparition" suite à un accident de moto, la nécessité de fuir la furie qu'il avait involontairement déclenchée : "Il me manquait le temps et la solitude. Et pour ce qui est de la contre culture, j'en avais vu assez. J'étais malade des extrapolations bâties sur mes morceaux, de les voir retournés à des fins polémistes, d'être sacré frère aîné de la rébellion, Pape de la contestation, Tsar de la dissidence, Baron de l'insoumission, Leader des écornifleurs..." Dylan retrace l'ensemble de son parcours en procédant par petites touches, sans respecter la chronologie de son existence. Très loin de son image publique, on découvre alors, au risque d'être déçu, que l'icône était avant tout un homme aux aspirations simples et, quelque part, banales. L'accent de sincérité qui imprègne ces chroniques et la qualité de sa plume nous confortent malgré tout dans l'idolâtrie. Au risque de lui déplaire...YN


<< article précédent
Isaac le pirate (5) : Jacques