"Une édition charnière"

Interview / Vincent Carry, coordinateur général des Nuits Sonores. Propos recueillis par CC


3 ans, c'est le moment décisif pour un festival... Est-ce que vous ressentez une pression ?Vincent Carry : Oui, cette édition va situer le festival dans son potentiel, au niveau régional, français et un petit peu européen. Le gros du public que l'on peut séduire connaît l'existence du festival, a accès à la prog, connaît le site, et s'il a le désir de venir, il aura la possibilité de le faire. C'est une édition charnière. En termes de fréquentation, on ne va pas connaître une croissances aussi forte que l'année dernière où l'on était passé de 15 000 à 30 000 spectateurs. Pour ce qui est de la pression, c'est vrai qu'on n'a jamais eu une telle attention médiatique et professionnelle, mais aussi de la part du public. La demande de la billetterie est nettement plus forte que l'année dernière, avec des jauges qui n'ont pas beaucoup évolué.Sur cette édition, j'ai le sentiment que pour la première fois la programmation est très clairement identifiée pour chaque soirée et chaque plateau...Le mercredi, c'est très électro minimale, au moins dans la cour carrée des Subsistances, dans la salle Paul Grémeret, c'est un peu plus compliqué. Mais oui, Holden, Hawtin, Bug, Mathew Jonson, Smagghe, c'est électronique clair et net. C'est vrai que c'est la première fois que les plateaux sont aussi thématisés...Et en même temps très ouverts...Ça reste un festival de musique électronique, mais ce n'est pas un festival de techno, qui ne représente que 15% de la prog. On a une formule qui résume bien les choses : on fait un festival de musique électronique ouvert à toutes les musiques en interaction avec l'électronique. Donc, évidemment le hip-hop, le jazz et le rock, mais aussi, dans un certain registre, les musiques expérimentales.Dans chacun de ces styles, vous invitez des artistes très emblématiques : TTC, Bugge Wesseltoft...Et The Fall pour l'histoire du rock... La première année, la soirée à la Halle Tony Garnier nous avait obligé à faire un seul plateau et à mélanger les styles. C'était un peu le piège : on devait empiler des têtes d'affiche sans réelle cohérence. Cette année, avec 7 plateaux dans les soirées payantes, on peut se permettre de donner une couleur à chaque plateau.


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