Des invités partout chez eux

Les coulisses du festival Lumière / Avec l'ultime acte de son long dévoilement, celui des nombreux invités du festival, Lumière 2009 a enfin justifié sa dimension périurbaine : les cinéastes-cinéphiles iront présenter des films dans tous les cinémas de l'agglomération… CC


À six jours de son ouverture, la révélation façon puzzle du festival Lumière touche enfin à son terme. Le village de jour sera inauguré ce vendredi (le cinéphile a déjà mal au porte-monnaie à l'idée de son passage au stand DVD), et la grande soirée d'ouverture aura lieu mardi soir à la Halle Tony Garnier. Sold out, et ce sur la seule promesse de voir des films Lumière restaurés numériquement (le reste est une surprise !) : de bon augure pour la suite des événements… Surtout depuis que les fameux invités du festival ont été dévoilés, avec une guest list qui envoie du bois : Kusturica venant présenter avec une certaine logique Il était une fois la révolution, ou Claudia Cardinale en chair et en os pour rendre un autre hommage au maître Sergio en accompagnant les séances d'Il était une fois dans l'Ouest ; c'est classe, et ce n'est pas tout… Gaspar Noé, les frères Dardenne, Paolo Sorrentino, Marjane Satrapi, Robert Guédiguian, Walter Salles, Souleymane Cissé, Aki Kaurismaki, Christian Mungiu, Raymond Depardon, Xavier Gianolli font aussi partie d'un impressionnant casting à forte tonalité internationale, avec quelques accroches purement locales (comme la présence, incongrue, de Laurent Gerra au milieu de ce gratin de grandes figures de la maison cinéma, installée cinq jours durant à Lyon).

Bienvenue hors Lyon

Curieusement, l'annonce très attendue de ces «cinéphiles» de luxe a aussi rappelé le fondement même du festival : son ancrage dans un territoire extra-lyonnais défini par l'entité administrative du Grand Lyon, qui trouvera un temps une réalité autre que technocratique. Les salles de la «périphérie» ont donc été associées à l'événement, avec des séances le mercredi et le week-end. Mais loin d'être de simples relais de la programmation «lyonnaise», celles-ci auront droit à des ambassadeurs tout aussi prestigieux. Marco Tullio Giordana, réalisateur italien de l'excellent Nos meilleures années, viendra présenter au cinéma Jeanne Mourguet de Sainte-Foy-lès-Lyon le Senso de Visconti ; Dominique Blanc accompagnera à Saint-Priest la projection de Pour une poignée de dollars de Sergio Leone ; Walter Salles sera mercredi prochain à la Renaissance de Oullins pour y expliquer sa passion pour Il était une fois en Amérique du même Leone ; Christian Carion, tout juste remis de la promotion de L'Affaire Farewell, ira à Décines pour parler de Chasseur blanc cœur noir ; quant aux Alizés de Bron, ils bénéficieront de deux projections événements : Yoyo de Pierre Étaix (en sa présence) et le documentaire de Serge Bromberg (qui sera là, lui aussi) sur L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot. La fête cinématographique que se promet d'être le festival tient donc une de ses promesses : créer une émulation qui mettra en lumière le dynamisme des salles indépendantes de l'agglomération.


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Julie Doiron