Dictionnaire de la mauvaise foi musicale Chiflet&Cie

Josselin Bordat et Basile Farkas (Chiflet & Cie)


Tout livre sur la musique de jeunes débutant par une citation de Jacques Attali, visiblement aussi mélomane qu'un carton de lait, mérite de faire parler de lui. Surtout quand ledit livre s'attaque aux deux mamelles de la critique rock (qu'elle soit amateur ou, dans certaines affections très rares, professionnelle) : l'amour de la musique et celui de la mauvaise foi. Armé d'un (faux) cynisme de compétition, le livre désosse les codes et autres tics du vocabulaire musical, ainsi que les travers et compromissions de l'industrie discographique et de ses (nombreux) tartuffes (à peu près tout le monde). On saura donc enfin dans comment utiliser le terme «éponyme» sans se tromper (comme pour la queue à la Poste, il y a un sens à respecter) ou ce qu'est un album «séminal». Plus généraliste mais infiniment plus vachard et concis que l'anglo-saxon 'Dictionnaire snob du rock', le 'Dictionnaire de la mauvaise foi musicale' se contente parfois d'un mot, d'un calembour assumé pour faire son office («Hanson : Mmbof»). Démontrant surtout que la musique moderne n'est pas une affaire très sérieuse («Toute la grande musique a déjà été écrite par tous ces gars en perruque», disait Zappa, et il ne parlait pas d'Elton John) mais dont on débat pourtant comme si elle l'était. Bref, sans doute le meilleur livre sur le rock jamais écrit par des types prénommés Josselin et Basile. SD


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