L'invasion 3D

Business / La sortie d'Avatar marque un pas décisif pour l'exploitation vers le numérique et la 3D. CC


Avatar sera-t-il une révolution cinématographique ? On ne le saura que dans quelques mois, sinon quelques années, quand d'autres cinéastes et d'autres films auront recyclé les techniques et la grammaire inventées par Cameron… En revanche, le film est d'ores et déjà un événement pour l'exploitation mondiale, puisque sa sortie en 3D est sans précédent. En France, sur les 500 cinémas qui vont programmer Avatar, plus de la moitié le feront en numérique 3D. Certaines salles se sont équipées spécifiquement pour l'occasion, d'autres en ont profité pour remplacer un ou plusieurs de leurs projecteurs 35 mm par des projecteurs numériques — le Pathé Bellecour possède désormais trois salles équipées. Il s'en est même fallu de peu pour que les copies 35 mm bénéficient elles aussi de l'effet 3D, un tout nouveau système venant d'être breveté en la matière — les délais étaient toutefois un peu courts pour tenter l'expérience… Les conséquences sont importantes : à court terme, une augmentation du prix du billet, le tarif de location des lunettes 3D étant de 2 ou 3 euros, ce qui porte parfois le fauteuil aux alentours de 12 euros ! À moyen terme, ces équipements numériques risquent de rester un temps en déshérence : le prochain film annoncé en 3D ne sortira que fin mars (Dragons, un film d'animation Dreamworks), suivi dans la foulée par la première incursion de Tim Burton dans le genre avec Alice au pays des merveilles. Mais à long terme, c'est bien tout le système de la distribution qui va être bouleversé : le passage du 35 mm au numérique est désormais une réalité qui concerne toutes les salles, et l'attente des indépendants pour trouver un modèle économique viable marque des signes d'impatience compréhensibles. Si UGC campe sur sa position de dernier des Mohicans du 35 mm, Pathé et CGR ont largement pris le train du numérique. Et les premiers chiffres d'Avatar pourraient bien créer un effet TGV sur l'exploitation !


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Un cinéaste technophile