Infectés

De David et Alex Pastor (ÉU, 1h24) avec Lou Taylor Pucci, Chris Pine…


Comme souvent ces temps-ci dans le cinéma de genre, l'humanité touche à sa fin. Elle ne revient même pas sous forme de morts-vivants affamés, non, elle se contente de crever douloureusement des suites d'une pandémie mondiale, contre laquelle les scientifiques et Roselyne Bachelot n'ont rien pu faire. Dans cette ambiance qu'on qualifiera aisément de merde, où chaque rescapé est contraint aux pires bassesses pour s'assurer ne serait-ce qu'un jour supplémentaire de survie, quatre jeunes traversent les États-Unis en voiture vers une plage supposée salubre. Au gré de leur périple, les frères Pastor, grandement épaulés par le talentueux chef opérateur Benoît Debie, dessinent par petites touches le désespoir étouffant de leur univers apocalyptico-clinique. Truffé de bonnes idées scénaristiques et de climax gentiment culottés, doté d'un casting convaincant, Infectés peine pourtant à s'imposer sur la durée. La bonne tenue formelle et atmosphérique de l'ensemble ne parvient pas à faire oublier le manque d'originalité de son récit, sorte de décalque pubère de La Route sous le soleil californien. Si l'on ajoute à cela un fâcheux gimmick consistant à se débarrasser des personnages ayant bénéficié d'une évolution psychologique intéressante, il n'en faut malheureusement pas plus pour reléguer Infectés dans l'infiniment large catégorie des produits d'exploitation honnêtes – juste honnêtes.
FC


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