Lueurs et Lumière

Prix Lumière à Ken Loach, hommages à Max Ophüls, Vittorio De Sica, Dean Martin et Max Von Sydow, versions intégrales et restaurées de "La Porte du Paradis" et d'"Il était une fois en Amérique", ciné-concert autour de "Loulou" : le prochain festival Lumière a déjà ses contours, en attendant d'en remplir le centre. Christophe Chabert


Tombée en plein milieu du mois de juillet, l'annonce du Prix Lumière aura donc été précédée de trois semaines de suspens et de rumeurs. C'est finalement Ken Loach qui viendra chercher le trophée à la Salle 3000 de la Cité Internationale le vendredi 19 octobre, et aura droit durant le festival à une rétrospective de son œuvre. Loach peut se réjouir : il vient de connaître un de ses plus grands succès public en France avec La Part des anges (en plus d'un très généreux Prix du jury à Cannes). Les cinéphiles semblent prêts à faire le tri dans sa filmographie, qui a avancé depuis vingt ans au pas de course, un film par an ou presque, dans des registres assez divers, avec comme dénominateur commun une vision politique de l'histoire passée et contemporaine de son pays, l'Angleterre. On s'amusera de l'ironie qui veut qu'un cinéaste d'ultra-gauche prenne la succession d'un acteur (Depardieu) qui, cette année, aura surtout fait parler de lui par son soutien tonitruant à Nicolas Sarkozy au cours de la dernière présidentielle : l'alternance, c'est aussi celle du Prix Lumière !

Il était une fois à Lyon

Pour le reste, le festival Lumière, consacré au patrimoine et à l'histoire du cinéma, n'a pas encore éclairci en détails le contenu de sa quatrième édition. Seul le ciné-concert à l'Auditorium a été révélé : l'Orchestre National de Lyon mettra donc en musique Loulou, le classique de Pabst avec Louise Brooks. Pour le reste, on se contentera donc, en cette rentrée, de rappeler les grandes lignes de l'événement : une rétrospective consacrée à Vittorio De Sica, de ses œuvres néo-réalistes (Le Voleur de Bicyclettes, Miracle à Milan, Umberto D.) à ses comédies (Mariage à l'italienne), un grand hommage à Max Ophüls avec, pour la première fois, les copies restaurées en HD de ses films les plus célèbres (La Ronde, Madame De, Lola Montès…) et enfin, un étrange cycle autour de Dean Martin acteur, qui devrait alterner chefs-d'œuvre (Comme un torrent de Minnelli, Rio bravo de Hawks) et curiosités. Deux grandes projections feront l'événement : la version longue d'Il était une fois en Amérique (4h20 !) et celle, à peine plus courte (3h40), de La Porte du Paradis, le film mythique de Michael Cimino, annoncé comme invité du festival. Tout comme l'acteur Max Von Sydow et le musicien Lalo Schifrin, qui donnera une master class au cours du festival. L'Institut Lumière invite ses spectateurs à venir découvrir l'intégralité du programme au cours de neuf rendez-vous en ce début septembre ; pour notre part, on vous en reparlera tout au long du mois.

Lumière 2012
Du 15 au 21 octobre

 


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