Lumière, clap de début


Ce lundi, le festival Lumière démarre à la Halle Tony Garnier avec sa rituelle soirée d'ouverture pleine de "stâââârs" qui monteront sur scène pour en donner le coup d'envoi. OK. Mais il y aura aussi au cours de cette soirée un grand film et un grand cinéaste à l'honneur, ce qui est quand même l'essentiel pour un festival qui s'intéresse au patrimoine cinématographique.

En l'occurrence Jerry Schatzberg et son Épouvantail daté 1973, parfait résumé de ce Nouvel Hollywood qui s'intéressait aux outsiders de l'Amérique et les emmenait sur les routes pour des trajets autant physiques qu'existentiels. Au centre, le tandem Hackman/Pacino, l'un jovial, l'autre torturé, soit une certaine idée de la perfection dans le jeu. La mise en scène de Schatzberg capte leur énergie entre désir de classicisme (le Scope, les grands espaces) et modernité (un fabuleux travail de déconstruction sonore et visuelle qu'il avait déjà expérimenté dans Portrait d'une enfant déchue, son premier film).

Le lendemain, c'est bombance avec le début des grandes rétrospectives du festival (Loach, Ophüls, De Sica), les séances hommages (à Lalo Schiffrin, Agnès Varda, Jacqueline Bisset, Max Von Sydow) et les invités venus défendre leurs films fétiches.

Parmi eux, Nicolas Winding Refn, réalisateur de Bronson et Drive, va faire découvrir le cinéma du britannique Andy Milligan avec deux films, Vapors et Nightbirds. Milligan, connu pour ses films d'horreur fauchés, s'y essayait à l'expérimental façon Kenneth Anger (Vapors) et à la chronique de mœurs sexuelles (Nightbirds). Deux films miroirs d'une vie chaotique, où il déguisa longtemps son homosexualité et son goût pour le SM, avant de faire son coming out puis de mourir du SIDA à la fin des années 80. Les amateurs de bizarreries seront servis…

Christophe Chabert

Lumière 2012
Du 15 au 21 octobre


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