La Renaissance se confirme

Le théâtre oullinois attend avec impatience l'arrivée du métro B à sa porte. Ce sera chose faite le 11 décembre. En attendant, Roland Auzet, son directeur-artiste, a conçu sa deuxième saison avec de très nombreuses collaborations pour proposer pas moins de 42 spectacles ! Décryptage des mois à venir dans ce qui s'impose comme LE lieu consacré aux liens entre entre musique et théâtre dans la petite couronne lyonnaise. Nadja Pobel


Une fois n'est pas coutume, voici une saison théâtrale qui commence… en juin ! Le Théâtre de la Renaissance se délocalisera sur la colline de Fourvière pendant les Nuits avec FoRest de Jérôme Thomas, accompagné d'un impromptu le 10 juin entre ce circassien et Roland Auzet, son acolyte dans Deux hommes jonglaient dans leur tête, une pièce qui ne cesse de tourner depuis sa création en 2008. Pour parfaire ce dialogue entre le festival et le théâtre, l'ensemble autrichien de musique baroque Franui mettra en notes une des Vies minuscules de Pierre Michon, lue par le génial André Wilms.

Partenaires particuliers

Tout au long de la saison, le Théâtre de la Renaissance va donc s'associer à d'autres manifestations culturelles du territoire comme la Biennale d'Art contemporain, en accueillant une installation musicale de Michel Aubry sur le site du Bac à Traille. Le festival international de théâtre des Célestins, Sens interdits, fera lui halte pour la première fois à Oullins avec le retour du Chœur de femmes de 48 polonaises pour une trilogie les 26 et 27 octobre. Un spectacle sera aussi proposé au cours des rencontres cinéma et sciences À nous de voir (novembre). Dernier partenariat majeur : celui avec le GRAME et notamment sa Biennale des Musiques en scène en mars 2014, avec en point d'orgue, Steve Five (King different) création de Roland Auzet et Fabrice Melquiot se superposant les destins d'Henri V et de Steve Jobs ! À voir à l'Opéra de Lyon du 14 au 18 mars.

Reprises

L'histoire entre Melquiot et Auzet n'est pas nouvelle. L'an dernier déjà, ils montaient ensemble un spectacle jeune public troublant, Aucun homme n'est une île, qui reviendra à la Renaissance cette année, à l'instar d'autres créations maison de la saison qui s'achève : The Need for cosmos (février) ou Tu tiens sur tous les fronts (avril). Les tournées et les productions gérées par la Renaissance sont les chevilles ouvrières de l'économie de ce théâtre doté de 160 000 € de l'Etat et 120 000 € de la Région.

Des petits comme des grands

Le jeune public ne sera pas en reste, mais le directeur précise bien qu'il s'agit là d'«objets artistiques et non de spectacles pour enfants» comme ce sera le cas avec The Animals and children took to the streets, de la compagnie 1927, en anglais surtitré (décembre) ou Un beau matin, Aladin avec le marionnettiste à la renommée internationale Matej Forman et la grande Agnès Sourdillon (mai). Quelques lectures seront également égrénées au long de la saison, le rôle du théâtre public étant, selon Roland Auzet, «de proposer aussi des rencontres, des formes en construction, pas seulement des spectacles prêts à consommer». L'écrivain "goncourtisé" Laurent Gaudé et l'électroacouticien Franck Vigroix se rencontreront ainsi en décembre, tandis que Fabrice Melquiot et le musicien Nicolas Lespagnol-Rizzi collaboreront en mai.

Philip Glass

Enfin, un mot sur les stars : Louis Sclavis fera jazzer le théâtre avec Keyvan Chemirani (février), Dominique Pinon campera Richard III sous la houlette de Laurent Fréchuret (avril), Rodolphe Burger donnera son interprétation du Cantique des cantiques et de textes de Mahmoud Darwich (avril) et, surtout, le pionnier du minimalisme Philip Glass assurera un solo de piano le 18 janvier.

Pass partout

Impossible de détailler ici l'ensemble de la programmation, au vu de sa densité. Elle l'est toutefois d'ores et déjà dans notre agenda. A noter que pour la première fois, le théâtre ouvrira une billetterie en ligne dès le 10 juin prochain. Exit, d'ailleurs, le système d'abonnement «à la papa» avec une création, un classique du répertoire et un concert. Voici venu le temps du pass, formule plus souple que la précédente : en payant 20€ (tarif plein), le spectateur pourra ensuite accéder à chaque spectacle pour 8€ sans devoir nécessairement composer son menu en début de saison, libre de picorer au fil des mois.


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