Avignon - Jour 2 - Tous azimuts

"Ping Pang Qiu", "Orphelins" et "Concerto pour deux clowns".


Il nous a fallu laisser Angelica Liddell sur le côté pour enfin attaquer le Off du festival. Mais l'Espagnole n'est pas du genre qu'on oublie : récemment, son texte Belgrade avait résonné d'une manière absolument bouleversante au Théâtre des Ateliers,  grâce au collectif La Meute, et nous attendons depuis que cette création soit diffusée pour vous en parler plus longuement. À Avignon, elle met en scène ses propres textes, dont Ping Pang Qiu, dont le nom fait référence à la "diplomatie du ping-pong" - un échange de joueurs entre la Chine et les États-Unis dans les années 70, grâce auxquels les deux pays entretiennent depuis de bons rapports économiques, tant qu'il n'est pas question de droits de l'homme. Un travail documentaire à quatre voix, parfois trop délirant (le final où tout le monde se jette des nouilles chinoises à la figure) mais bien souvent instructif et intransigeant avec une Chine plus aimée que dénoncée. 

De son côté, la comédienne Valérie Marinese, déjà aperçue au Théâtre de l'Elysée à Lyon joue dans Oprhelins, une très bonne pièce d'un dramaturge anglais contemporain, Dennis Kelly, mise en scène par Arnaud Anckaert. Il y est question d'un couple et du frère de Madame, qui débarque à l'heure du dîner en sang. Les explications changeantes qu'il donne pour justifier son inquiétant état ne vont cesser de trahir sa culpabilité. Espace resseré façon théâtre "en coin", comme en faisait jadis Michel Raskine, acteurs parfaits, bref un spectacle sans prétention et narratif comme on les aime.

Terminons avec du cirque, discipline qui, décidemment, n'est plus aussi simple à apprécier une fois passé sous le chapiteau du Cirque Aïtal. Ce qui n'empêchent pas les rois vagabonds de Concerto pour deux clowns, aussi à l'aise dans la musique que dans le burlesque et l'acrobatie, de se mettre tout le public dans la poche. En attendant de revoir ce duo tout droit venu du Jura la saison prochaine au Théâtre de Venissieux, espérons que le quart d'heure qui manquait ici à son spectacle lui donnera plus de rythme.

Nadja Pobel 


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